Une maisonnette jaune-orangé quasi-vide, avec des fils électriques qui pendouillent du plafond, posée le long d’un petit canal en banlieue de Fort-de-France. Voilà le drôle d’endroit où Rodrigue Petitot et Gwladys Roger, les deux figures à la tête du RPPRAC (pour Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afrocaribéens), nous ont donné rendez-vous en ce début de mois d’octobre. Le lieu est à l’image du parti politique qu’ils ont lancé quelques jours plus tôt, aiment-ils dire : encore en construction.
Assis sur un lit de camp, faute pour l’heure de tables et de chaises, le binôme est bavard. Les idées bouillonnent, convergeant toujours vers un rejet global du système, des élus en place et de l’Etat français. Le ton en revanche a légèrement évolué. Plus posé qu’il y a quelques mois. Moins agressif. «On veut se professionnaliser, s’assagir. Continuer de porter des coups… mais peut-être un peu plus calmement», dit Rodrigue Petitot, habillé de son éternel tee-shirt rouge sur lequel un petit pin’s aux couleurs du drapeau martiniquais est accroché.