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Vingt ans du «non» au référendum sur l’Europe : à gauche, un débat assagi, mais toujours des cicatrices

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Si les divergences se sont résorbées entre anciens «nonistes» et «ouistes» de gauche, la question européenne reste un point de désaccord entre sociaux-démocrates et mélenchonistes.
Affiche pour le référendum de 2005. (Sébastien Calvet/Libération)
publié le 27 mai 2025 à 20h22

La nuit commence à tomber ce dimanche 29 mai 2005 quand Jean-Luc Mélenchon pénètre dans le grand hall de France Télévisions. Le sénateur socialiste a la mine des bons jours : il sait que, dans quelques instants, la victoire du «non» au référendum sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe sera officielle. Et sans appel, avec près de 55 % des suffrages. Un succès du peuple français se dit-il, mais aussi le sien. Pendant des mois, l’ancien ministre de Lionel Jospin s’est jeté corps et âme dans la campagne pour convaincre les électeurs de rejeter un texte aux orientations jugées trop libérales. Ne tenant pas en place, Mélenchon sort son téléphone pour appeler ses camarades d’estrade des dernières semaines, Olivier Besancenot, José Bové…

Au même moment, une autre figure de la gauche de l’époque se présente dans les locaux de la télévision publique : l’écologiste Noël Mamère. Le maire de Bègles (Gironde) est bien moins jovial, presque sonné, lui qui a défendu le «oui». Ils se serrent les mains sans bavarder. Quelques heures plus tard, le premier ira faire la fête à la Bastille, l’autre rentrera chez lui, dépité.

A l’image des deux hommes, la gauche s’est fracturée sur ce référendum. Car le débat ne se résumait pas au traditionnel cli