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Libération
Ligne de défense

Violences conjugales : pour Adrien Quatennens, «le combat féministe se trompe de cible»

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Au lendemain de sa condamnation à 4 mois de prison avec sursis, le député LFI du Nord s’est défendu d’être «un homme violent» et a dit vouloir regagner l’Assemblée «dès le mois de janvier».
Adrien Quatennens, à l'Assemblée nationale le 22 juin. (Eliot Blondet/ABACA)
publié le 14 décembre 2022 à 20h02

Il persiste, et signe. A l’antenne de BFM TV mercredi soir, Adrien Quatennens a déroulé sa contre-attaque au lendemain de sa condamnation à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales. A croire que le «lynchage médiatique», dont il se dit victime, n’empêche pas l’ex leader insoumis de profiter de plus d’une heure d’antenne pour répéter, presque mot pour mot, un récit étalé la veille dans les colonnes de la presse régionale. En substance : certes, l’élu «accepte» la décision judiciaire qu’il juge toutefois «sévère» ; certes, il «regrette la gifle» infligée à son épouse, mais celle-ci, relativise-t-il, «ne caractérise pas un homme», et ne saurait «constituer des violences conjugales».

Visage fermé et ton assuré, Adrien Quatennens a tenu à tracer une ligne claire : les violences conjugales, ce sont celles des «femmes battues» dont «il reçoit le récit tous les jours, en tant que député», pas celles dénoncées par Céline Quatennens, qui l’accuse de son côté de violences psychologiques et physiques répétées. «Je ne peux pas laisser réécrire l’histoire», a-t-il argué, racontant que son ex-femme se sentait dans «un sentiment de pleine puissance» et usait de chantage à la plainte ou à la main courante pour le faire céder sur «les conditions du divorce» en cours.

En somme, rien de moins qu’«une histoire banale, vécue par des millions de Français», et un «geste immédiatement regretté». Quant aux SMS itératifs et non consentis envoyés à son ex-femme, pour lesquels il a également été condamné ? «Des messages amoureux» auxquels il aurait coupé court dès la demande formulée par Céline Quatennens, a-t-il affirmé devant un Bruce Toussaint médusé. Emporté dans sa plaidoirie, Adrien Quatennens pousse l’analogie jusqu’à dire que le présenter comme un «homme violent», «c’est comme si vous trouviez quelqu’un demain en train de fumer un joint, et que vous vous disiez qu’il va devenir trafiquant de drogue».

Pour Adrien Quatennens, rien ne justifie désormais son exclusion du monde politique. Alors que la France insoumise l’a suspendu de son groupe parlementaire pour une durée de quatre mois, il a affirmé vouloir revenir «au plus vite» à l’Assemblée, soit «dès le mois de janvier». Au sein de la Nupes, beaucoup jugent ce retour précipité, voire le désapprouvent. Adrien Quatennens leur a répondu ce mercredi sur BFMTV : «Avec tout le respect que j’ai pour mes camarades, comme Sandrine Rousseau et Clémentine Autain, je n’ai pas eu besoin d’elles pour comprendre qu’une gifle est un problème.» Et de conclure : «Le combat féministe se trompe de cible.» Les militantes apprécieront.