On ignore s’il parle en tant que membre du gouvernement ou possible futur candidat à la présidentielle. Toujours est-il qu’après le bagne et le plaider coupable, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a déclaré ce mardi 3 juin qu’il souhaitait la suppression du sursis pour «toute agression envers un représentant de l’Etat». Une proposition rédigée dans un long message posté sur X (ex-Twitter) en réaction aux violences qui ont suivi la victoire du Paris Saint-Germain (PSG) en Ligue des Champions et dont il a fait le SAV au 20 Heures de TF1. Le garde des Sceaux a argué que «le code pénal» n’est plus adapté «à la violence d’aujourd’hui». Et d’espérer que «dès la rentrée de septembre, nous puissions faire supprimer le sursis et mettre en place des peines minimales».
Quatre personnes interpellées lors des célébrations du titre ont été jugées lundi en comparution immédiate et ont toutes écopé de peines de prison avec sursis. «Comme je l’ai proposé publiquement, il faut faire évoluer radicalement la loi : supprimer les aménagements de peine obligatoires, supprimer le sursis et mettre en place par la loi une condamnation minimum systématique une fois la culpabilité reconnue», écrit le ministre sur X. Une position soutenue par François Bayrou. Quelques heures après le tweet du nordiste, le Premier ministre a plaidé pour des «peines minimales» face à «l’exaspération» des Français.
Reportage
Les forces de l’ordre ont procédé à 563 interpellations dans la nuit de samedi à dimanche à travers le pays et à 79 autres la nuit suivante. «A la suite des graves incidents d’ordre public et des désordres répétés de ce week-end, une partie des condamnations pour violences, notamment commises à l’encontre forces de l’ordre et pour destructions de biens, ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays», estime Gérald Darmanin dans son message.
«Il faut que les magistrats […] puissent juger ces faits en disposant d’une échelle de peines ferme, simple et réellement adaptée à délinquance d’aujourd’hui», développe-t-il.
«Trois mois de prison ferme»
Alors que les prisons françaises comptaient, au 1er mai, un record de 83 681 personnes incarcérées et se trouvaient en surcapacité de 133,7 %, l’ancien maire de Tourcoing souhaite «par exemple, trois mois de prison ferme (réellement exécutés) minimum pour toute agression envers un représentant de l’Etat ou encore amende très élevée pour toute destruction».
La grande fête, après la victoire sans appel du PSG face à l’Inter Milan (5-0) samedi soir à Munich en finale de coupe d’Europe, a été assombrie par de nombreux incidents et dégradations à Paris et dans le reste de la France. Un mineur de 17 ans a notamment été tué à coups de couteau à Dax, dans le Sud-Ouest, et un jeune homme d’une vingtaine d’années est mort dans la capitale après avoir été percuté à scooter par une voiture. Sans qu’il ne soit possible à ce stade de lier directement ces deux drames à l’événement sportif.
Mise à jour à 15 h 25 avec la réaction de François Bayrou ; à 20 h 56 avec le passage de Gérald Darmanin sur TF1.