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Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Viols de Mazan : un procès hors normes qui questionne la masculinité toxique

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Violences sexuellesdossier
C’est à la société dans son ensemble, et pas seulement aux femmes, de regarder en face ce que le procès de Mazan nous dit : les accusés ne sont pas d’hypothétiques monstres mais des hommes insérés socialement, de «bons pères de famille». Une lucidité nécessaire pour s’attaquer au patriarcat qui rend l’horreur possible.
Lors de la manifestation de soutien à Gisèle Pelicot et à toutes les victimes de viols, à Paris le 14 septembre 2024. (Aline Deschamps/Libération)
publié le 17 septembre 2024 à 12h24

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Pas tous les hommes mais tous des hommes. La formule illustre combien le procès des viols de Mazan, dont le retentissement est international, dépasse les actes abominables examinés dans le cadre de la salle d’audience. Il vient interroger plus largement la masculinité et sa dimension structurellement toxique. Si nombre d’hommes sont évidemment horrifiés par les faits jugés et qu’il ne s’agit pas de les pointer grossièrement en bloc d’un «tous coupables», il est au fond assez de lâche et trop confortable de circonscrire cette affaire aux comportements de monstres ayant perdu leur humanité, d’autant que bien des commentaires en ligne légitiment la culture du viol. Sans reconnaître que ces violences subies par Gisèle Pelicot, qui donnent lieu à un procès hors normes, font surtout résonner la banalité du mâle. On a tous été sidérés en découvrant ces dizaines d’accusés qui pourraient faire partie de nos familles, qui pourraient être no