«Je vous adresse tous mes vœux de bonheur, de bonheur, et de bonheur. Cette année, on va en avoir besoin.» L’optimisme manquait, semble-t-il, à Fabien Roussel au moment d’entamer la présentation de ses vœux place du Colonel-Fabien, lundi 15 janvier. Devant un siège rempli du Parti communiste, le secrétaire national a d’abord eu une pensée pour Missak Manouchian, résistant communiste fusillé au Mont Valérien en 1944, et qui entrera au Panthéon le 21 février. «Avec lui, c’est la résistance communiste et les étrangers morts pour la France qui entrent au Panthéon», se réjouit le candidat communiste à la présidentielle de 2022.
Une panthéonisation qui n’empêche pas Fabien Roussel d’affirmer que le «XXIe siècle n’a rien retenu des leçons du siècle précédent», alors que «la violence, le terrorisme, la vengeance et les crimes de guerre sont devenus les arbitres uniques des relations entre les Etats». Evoquant le conflit entre Israël et le Hamas, le député du Nord convie la France à exiger que «les dirigeants israéliens soient traduits devant la Cour internationale de justice, de même que les chefs du Hamas», et qu’elle agisse en faveur de la «reconnaissance d’un Etat de Palestine». Roussel convoque pour cela au passage Lénine, cent ans après la mort du père du bolchevisme : «Là où il y a une volonté, il y a un chemin.»
«Naphtaline»
Le secrétaire national du PCF se projette ensuite vers les élections européennes, le 9 juin, développant l’idée d’un «nouveau contrat social» à l’échelle continentale. Puis retour dans la marmite française pour critiquer la défense de la ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, et ses justifications sur la scolarisation de ses enfants dans le privé : Roussel salue «l’engagement, le dévouement, la force de ces enseignants qui se donnent sans compter malgré les coups et le mépris affiché» par un gouvernement qui sent, selon lui, la «naphtaline». «Comment peuvent-ils ignorer à ce point ce que vivent les Français au quotidien ?», fait-il mine de s’interroger.
Pour clore cette cérémonie de vœux, Fabien Roussel revient à sa feuille de route de ce début d’année : le pouvoir d’achat. Prônant une sortie du «travailler plus pour gagner plus», le dirigeant communiste brandit les fiches de paie de travailleurs et travailleuses reçues par son parti dans le cadre d’une «opération vérité sur les salaires». «Même en travaillant, nous n’arrivons plus à vivre correctement», a-t-il regretté, avant d’évoquer une «smicardisation de la France» depuis la première victoire électorale d’Emmanuel Macron. «C’est par le travail et par sa reconnaissance que nous pouvons permettre à nos concitoyens de se projeter à nouveau dans l’avenir», conclut le secrétaire national du PCF pour cette année qui doit avoir «un nouveau goût».