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Reportage

Vote de confiance au gouvernement Bayrou : à Lens, «les gens veulent que ça saute»

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Dans la ville du Pas-de-Calais, dirigée par les socialistes mais où le RN a obtenu un député en 2024, le dégagisme et la volonté d’une autre politique économique dominent.
François Bayrou en conférence de presse à Matignon, le 26 juin 2025. (Albert Facelly/Libération)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille
publié aujourd'hui à 18h44

Sur le petit marché du mardi face à l’hôtel de ville de Lens avec ses fruits et légumes de producteurs, boucherie polonaise, fromager de qualité, une grosse fatigue politique prime, tous bords confondus. Bien peu ont pris la peine d’écouter le Premier ministre, François Bayrou, la veille. «On est dirigés par des ploucs», grommelle Martine, 72 ans, retraitée de la fonction hospitalière, tout de blanc vêtue, beau sourire, paupières surlignées de bleu. «Ils se ressemblent tous, ils se bouffent le nez pour avoir la première place.» Elle ne vote plus depuis 2014, s’attriste de l’état de sa ville, avec tous ses commerces qui ferment.

Michel, 68 ans, électricien à la retraite, ancien syndiqué à la CGT, partage la même colère : «C’est tous des menteurs et des voleurs, juge-t-il. Pour mettre un pareil au même, c’est même pas la peine de s’en occuper.» Il est écœuré. Dans sa petite ville, voisine de Lens, «c’est tous des assistés, estime-t-il. Ils ne travaillent pas, et ils ont de plus grosses voitures que nous. Ma femme, elle a travaillé quarante-deux ans, et elle touche 1 200 euros de retraite, vous trouvez ça normal