Menu
Libération
Reportage

«Vous avez l’air très bien, mais pourquoi vous restez avec Macron ?» A Arras, Agnès Pannier-Runacher en campagne vent de face

Article réservé aux abonnés
Elections législatives 2024dossier
Comme 23 autres membres du gouvernement, la ministre déléguée à l’Agriculture tente de se faire élire aux législatives anticipées. Candidate dans le Pas-de-Calais où le RN a fait un tabac aux européennes, elle affronte un dissident.
Agnès Pannier-Runacher en campagne sur le marché d'Arras, mercredi 19 juin. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
publié le 20 juin 2024 à 12h54

Juchée sur ses bottines, elle trottine, sur les pavés de la place du marché, à la poursuite des passants. L’heure matinale sonnée par le beffroi et le petit vent froid, ce mercredi 19 juin, ne poussent pas à s’attarder. Alors la candidate «Ensemble pour la République» (Renaissance et ses alliés) case toutes les informations d’une traite : «Bonjour, je me présente, Agnès Pannier-Runacher. J’habite pas loin d’ici. Je suis la seule candidate sur la circonscription qui soutient Gabriel Attal contre les extrêmes. Je suis ministre, j’ai la capacité d’obtenir des choses sur mes dossiers. Voilà mon tract.» Quelques mains restent dans les poches, parfois le pas se presse. «Moi, la politique ça me gave», ronchonne une dame en fonçant vers les étals. Un septuagénaire soulève son béret, en signe de salut ou bien d’embarras : «Je suis un ancien du PS, vous savez.» Qu’à cela ne tienne, Pannier-Runacher souligne du doigt le slogan «de la gauche responsable à la droite raisonnable», au bas de son document de campagne. Tout en dispatchant les militants aux quatre coins du marché, elle croise aussi le maire d’un village, ex-mitterrandiste, électeur de Glucksmann et «dépité par tout ça», une ancienne commerçante du centre-ville affolée qui répète «mais où on va, hein ? où on va ?» et un sympathisant Renaissance, pas peu fier d’avoir dégoté son info : «Dites donc, j’ai appris… Bon anniversaire !» lui souhaite-t-il. «Ah la vache, 50 ans !»,