Menu
Libération
Justice

Voyage d’Anne Hidalgo en Polynésie : une association anticorruption porte plainte

Une association anticorruption a annoncé ce mercredi 15 novembre avoir déposé plainte contre X pour détournement de fonds publics après la visite en octobre de la Polynésie de la maire de Paris.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, le 30 août à Goris, en Arménie. (Karen Minsasyan/AFP)
publié le 15 novembre 2023 à 19h38

Un Conseil de Paris étrangement tranquille, des justifications, une proposition de rendre publics les déplacements professionnels des élus, l’annonce d’un vote pour augmenter le tarif de stationnement des SUV à Paris… On pensait la polémique entourant le voyage en octobre d’Anne Hidalgo en Polynésie française dégonflée. Raté. L’association AC !! Anti-Corruption a fait savoir ce mercredi 15 novembre qu’elle avait déposé plainte contre X auprès du parquet de Paris la veille, au sujet de l’escapade de la maire socialiste dans le Pacifique.

Dans sa plainte, l’association questionne le «but affiché» du déplacement qui était de «vérifier les installations de surf, dans le cadre des JO 2024», qui se tiendront du 26 juillet au 11 août. Les plaignants soulignent qu’Anne Hidalgo, accompagnée de Pierre Rabadan, adjoint aux sports, Jacques Martial, adjoint aux outre-mer, mais aussi de son conjoint, en «a profité pour rendre visite à sa fille, qui vit sur une île proche de Tahiti».

«Immédiatement se pose la question de savoir qui a payé le déplacement», soulève l’association, qui espère par la voix de son président, Marcel Claude, que le parquet de Paris ouvrira une enquête pour déterminer «s’il y a des fautes ou pas». Selon la Ville de Paris, les frais de transport de la délégation parisienne se sont élevés à 40 955 euros et ceux d’hébergement et de restauration à 18 545 euros.

«Soit le voyage était officiel, et donc devait être pris en charge par la ville, soit il était privé, et devait l’être à titre personnel», pointe la plainte. Le texte observe que la maire de Paris aurait dû effectuer plusieurs rencontres. Toutefois, elle n’a toujours «pas communiqué» sur ces rendez-vous, dénonce la plainte, suspicieuse.

La mairie avait reconnu lundi qu’Anne Hidalgo ne s’était pas rendue en personne sur le site, de Teahupoo, à Tahiti, où doit avoir lieu l’épreuve de surf. C’est son adjoint Pierre Rabadan qui a assuré la visite du site, tout en assurant que cette décision avait été prise «à la demande du président polynésien», Moetai Brotherson, du fait de «tensions locales».

La commission de déontologie de la Ville de Paris avait, elle, estimé vendredi que le voyage était «régulier sur le plan déontologique». «Il est noté qu’une partie du programme n’a pas été réalisée par la maire de Paris mais par Pierre Rabadan, en sa qualité d’adjoint […] en charge notamment des Jeux olympiques et Paralympiques, à compter du 21 octobre après-midi. Ainsi, la Ville de Paris n’a pas financé sur des fonds publics l’activité personnelle et privée de la maire de Paris et n’a pas subi de préjudice», avait expliqué la commission. Reste à savoir si le parquet de Paris sera du même avis.