Menu
Libération
Polémique

Voyage en Polynésie : Anne Hidalgo souhaite rendre publics les déplacements professionnels des élus

Sous le feu des critiques après son déplacement professionnel puis privé en Polynésie, l’élue socialiste a fait savoir ce jeudi 9 novembre par la voix de son premier adjoint qu’elle comptait modifier le code de déontologie de la mairie de Paris.

Anne Hidalgo à Paris le 23 mai 2023. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
Publié le 09/11/2023 à 16h46, mis à jour le 09/11/2023 à 17h04

Une sortie de crise vers davantage de transparence ? Le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a annoncé ce jeudi 9 novembre qu’Anne Hidalgo entendait désormais rendre publics les déplacements des élus en lien avec leur mandat, après le vif débat que son récent voyage dans le Pacifique a provoqué.

«Face aux nombreux commentaires qui ont été observés dans la presse, la maire a décidé d’engager en urgence la publication d’une délibération qui proposera au Conseil de Paris [qui a lieu la semaine prochaine, ndlr] de modifier le code de déontologie concernant les voyages», a développé Emmanuel Grégoire lors d’une conférence de presse.

Agenda transmis a posteriori

Le code de déontologie de la mairie de Paris prévoit jusqu’à présent la déclaration des voyages en lien avec le mandat, qui doivent faire l’objet d’une déclaration annuelle. «La maire remplit ces déclarations de voyage auprès de la commission de déontologie […] et nous rajouterons la possibilité de les rendre publics. Evidemment la maire les rendra publics pour les voyages qui ont été organisés sur l’année 2023», a précisé le bras droit d’Anne Hidalgo.

Le déplacement de l’ex-candidate Hidalgo, accompagnée de ses adjoints aux Sports Pierre Rabadan et aux Outre-mer Jacques Martial, a eu lieu du 16 au 22 octobre, selon l’agenda transmis lundi, a posteriori, par la Ville, qui n’avait jusque-là pas communiqué officiellement à ce sujet. Il avait notamment pour but, selon la mairie, d’évoquer les Jeux olympiques, dont l’épreuve de surf doit se tenir sur le site de Teahupoo à Tahiti.

Mais la maire ne s’est finalement pas rendue en personne sur ce site, se faisant représenter par son adjoint Pierre Rabadan, a reconnu lundi la mairie dans le communiqué en expliquant que cette décision avait été prise «à la demande du président polynésien» Moetai Brotherson, du fait de «tensions locales». «La maire de Paris a prolongé son déplacement officiel par un temps privé intégralement pris à sa charge», et elle est rentrée le dimanche 5 novembre en payant de sa poche son billet retour, ajoute la mairie.

Attaques de la droite

Les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40 955 euros, et les frais d’hébergement et de restauration à 18 545 euros, «conformément aux pratiques en vigueur dans les trois fonctions publiques territoriales», selon la Ville.

Ce long déplacement - d’abord officiel puis privé - de la maire de Paris a été très critiqué par l’opposition de droite, qui manque rarement une occasion de taper sur l’élue socialiste, raillant le bilan carbone et le coût de ce voyage. Le groupe LR, pourtant peu porté sur l’écologie, a sorti la calculette. Selon eux, les «20 voyages dans le monde» d’Anne Hidalgo, à titre officiel, depuis sa réélection en 2020, représentent un bilan carbone de «51 tonnes de CO2».

La droite parisienne a remis une pièce dans la machine peu de temps après l’annonce d’Hidalgo. Dans un communiqué, le groupe dirigé par Rachida Dati accuse l’édile de faire «diversion» et pose une question : «[le] voyage-alibi qu’Anne Hidalgo a voulu cacher, a-t-il, été payé sur fonds publics par les Parisiens ?». Le Conseil de Paris prévu mardi prochain s’annonce animé.

Mis à jour : à 17 h 05, avec l’ajout du communiqué de la droite parisienne.