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Libération
Leur 10 mai 81 (2/4)

Vu par des patrons et syndicalistes : «On avait l’impression que tout le monde avait voté Mitterrand»

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Lorsque Mitterrand est élu, il y a quarante ans, toute la classe politique et militante y voit le début d’une nouvelle ère, entre espoirs, doutes et appréhension. Patrons, syndicalistes, personnalités de gauche ou de droite racontent à «Libération» leur soirée du 10 mai 1981.
Annick Coupé, alors porte-parole de l'union syndicale Solidaires, le 3 juin 2008 à Saint-Jean-de-Monts. (Natacha Favreau/AFP)
publié le 8 mai 2021 à 15h00

Annick Coupé, secrétaire générale d’Attac, syndicaliste CFDT en 1981

«A l’époque, j’étais à la CFDT. Appartenant auparavant à des organisations maoïstes, je n’avais jamais voté. 1981, c’était ma première élection. Au premier tour, j’avais voté pour Huguette Bouchardeau du PSU, puis Mitterrand au second tour. Venant de l’extrême gauche, il n’était pas pour moi une grande référence politique, mais j’ai voté pour lui sans état d’âme. La campagne avait quand même été largement à gauche, autour de grands thèmes fédérateurs comme les retraites. Surtout, on voulait en finir avec Giscard. Le soir du 10 mai, j’étais chez moi, à Bagneux, avec mon compagnon et ma fille. A 20 heures, il y a eu une grande clameur aux fenêtres des tours de ma cité. On est parti tout de suite à Bastille. C’était un moment joyeux, chaleureux. Même les gens de la LCR étaient là, ils étaient venus en manifestation sur la place. Puis il y a eu l’orage. Il s’est mis à tomber des trombes d’eau mais tout le monde était content. Un peu comme ces images de festivals où la pluie tombe mais la fête ne s’arrête pas. On avait l’impression de vivre un moment historique. On avait le cœur assez léger, enfin il se passait quelque chose. Le lendemain midi, avec mes collègues du service financier de la Poste, dans lequel il n’y avait pas beaucoup de syndicalistes, quelqu’un a proposé de boire le champagne. Du mousseux peut-être… Pour les gens ça représentait vraiment quelque chose.» Recueilli par A.C.

Jacques Maire, député LREM, syndicaliste proche de la CFDT en 1981

«En 1981, j’étais étudiant et membre d’un syndicat proche de la CFDT. Je faisais parti