Stoïque, Xavier Bertrand toise Emmanuel Macron. Dimanche 17 mai 2020, à Montcornet dans l’Aisne, le chef de l’Etat commémore «l’esprit de résistance» du général de Gaulle en mai 1940. Il passe les troupes en revue, puis s’arrête en face du patron des Hauts-de-France. Seul à respecter scrupuleusement les consignes sanitaires en plein Covid, Bertrand porte un masque. Moment tendu, échange crispé. Un concentré de l’hostilité entre les deux hommes, deux ans avant la présidentielle. «On a retenu les oppositions, mais il y a eu de nombreuses discussions», assure un proche de Bertrand, listant les nombreux déplacements de Macron, à l’époque où il était à Bercy, dans des usines des Hauts-de-France. Au point de désormais cohabiter ?
Bertrand à Matignon : c’est l’une des idées qui flottent dans l’atmosphère, alors que le chef de l’Etat doit toujours désigner un Premier ministre, trois semaines après la défaite de son camp aux législatives anticipées. La gauche est en campagne, après avoir désigné pour le poste