La droite et l’extrême droite italiennes ensemble au sein d’une coalition dominée par le parti le plus radical, voilà une configuration inédite. D’ordinaire les coalitions, par la logique politique du plus petit dénominateur commun, se construisaient – en Italie comme ailleurs – dans l’autre sens. Normal, un parti radical peut bien accepter de s’engager dans une direction qui lui va, même s’il estime qu’il faudrait aller plus loin. L’inverse paraissait inenvisageable. Comment accepter, pour des modérés, d’aller trop loin ? Cette tendance à la dédramatisation de la radicalité est une pente de l’époque. Ainsi en France avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, le Parti socialiste et les écologistes acceptent une alliance avec des plus radicaux qu’eux, dans un rapport de force défavorable. Certes, là, il s’agit d’une alliance d’opposition qui, en l’état, ne serait pas praticable s’il fallait exercer le pouvoir. Mais tout se passe, en Europe, comme si l’on s’habituait à voir la radicalité tenir le haut du panier. Il faut dire que les crises climatiques ou de la représentation qui touchent toutes nos démocraties appellent des solutions radicales.
Rapprochement idéologique
Mais extrémisme et radicalité vont-ils forcément de pair ? De fait, les extrémistes, se souciant peu de complexité, sont spontanément plus crédibles pour agir rad