Six ans que le RN (ex-FN) se traîne cette casserole et, aujourd’hui encore, elle continue de faire du bruit. Les juges d’instruction chargés de l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs d’assistants d’eurodéputés du Rassemblement national (RN) ont clôturé la semaine dernière leurs investigations, a appris l’AFP (Agence France Presse) ce lundi de sources proches du dossier, confirmant une information de France Info. Les parties ont désormais trois mois pour faire des observations et des demandes d’actes avant les réquisitions du parquet puis la décision finale des magistrats instructeurs sur un éventuel renvoi devant le tribunal.
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Ouverte en 2015 puis confiée, en 2016, à des juges d’instruction financiers du tribunal de Paris, cette enquête sème la zizanie dans les rangs du parti d’extrême droite depuis six ans maintenant. Dans le viseur des enquêteurs : la supposée mise en place «de manière concertée et délibérée» par le RN d’un possible «système de détournement» des enveloppes (21 000 euros mensuels) allouées par l’Union européenne (UE) à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires. Ces derniers auraient travaillé en réalité, en tout ou partie, pour le parti frontiste, lui permettant ainsi des économies substantielles de salaires.
6,8 millions d’euros de préjudice
Partie civile dans cette affaire, le Parlement européen a réévalué, en 2018, son préjudice à 6,8 millions d’euros. Une réévaluation ayant, par la suite, débouché sur des investigations distinctes à Paris, sur les assistants d’eurodéputés du MoDem et du leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
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Côté RN, les mises en examen ont, en tout cas, défilé. Au total, 29 élus et assistants, dont la présidente du mouvement Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen et de hauts responsables, sont concernés, la plupart pour «détournements de fonds publics». Beaucoup plus que les 17 noms initialement ciblés et que «Libération» énumérait dans un article de 2018. Le dernier eurodéputé mis en examen en date : Jean-François Jalkh, le 6 juillet dernier.
L’avocat de Marine Le Pen était injoignable lundi en fin d’après-midi pour commenter ces informations. Celui de Jean-Marie Le Pen, François Wagner, a, de son côté, réagi auprès de l’AFP : «Nous attendons de connaître le réquisitoire du parquet».