Yaël Braun-Pivet époussette le haut de son chemisier. Souriante, elle raconte que le bébé d’une amie, venue la voir ce matin de juillet à l’Assemblée, lui a bavé dessus. «Moi, je suis très bébés», lance-t-elle en entrant dans son bureau. Vu du perchoir, c’est peut-être un avantage : les députés peuvent parfois, par leur comportement, ressembler à de grognons marmots. Mais après un an, la présidente de la Chambre basse ne laisse paraître aucune lassitude. Ce jour-là, à l’heure du bilan, elle dépeint sa première année aux couleurs estivales.
Les affres de l’hiver et du printemps semblent loin. Elle raconte ce qui fut «l’année la plus passionnante de [sa] vie» du point de vue professionnel, et se félicite du fonctionnement d’une chambre que d’aucuns imaginaient bloquée après les législatives. «Il y a eu beaucoup de moments de très beau parlementarisme. Au bout d’un an, personne ne peut dire que cette Assemblée n’a pas fonctionné. Et on a complètement relancé l’Assemblée sur la scène internationale», résume Braun-Pivet, évoquant notamment son déplacement en Ukraine, à la rencontre de Volodymyr Zelensky, en septembre 2022.
La blessure de l’article 40
La mémoire est sélective. Tout ne fut pas rose durant cette première saison. L’intéressée l’admet. Ses oppositions aussi. Nous avons demandé à tous les présidents de groupe de l’Assemblée quelle vision ils avaient de la tenante