«J’ai constaté que rien n’était prévu pour les élues enceintes à l’Assemblée nationale, où l’on considère visiblement que ce n’est pas grave si une députée est absente trois mois et où rien n’est prévu pour leur remplacement temporaire. On ne peut pas rester avec des institutions modelées pour des hommes et il n’est pas question de devenir comme un homme pour faire de la politique.» Cette déclaration, amère, fut prononcée en juillet 2013 par Eva Sas, alors députée écologiste de l’Essonne, qui avait vu retoquer sa proposition de modifier la Constitution pour permettre au suppléant d’une députée enceinte de siéger à sa place.
Neuf ans plus tard, la question revient dans le débat public, alors qu’une nouvelle proposition de loi en ce sens doit être présentée ce vendredi par la députée La France insoumise (LFI) d’Ille-et-Vilaine Mathilde Hignet. A ce jour, au moins quatre députées attendent un enfant, mais la règle, gravée dans l’article 25 de la Constitution, demeure la même : le suppléant ne peut siéger à la place du parlementaire