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Yaël Braun-Pivet veut redonner des postes au Rassemblement national (et au Modem) à l’Assemblée

La présidente macroniste du Palais-Bourbon rencontre les chefs de groupes en vue du renouvellement du bureau à l’automne et bataille pour que chacun, RN et Modem en tête, retrouve ce qu’il a perdu en 2024 avec la dissolution.
Yaël Braun-Pivet à l'Assemblée, le 10 juin. (Geoffroy van der Hasselt/AFP)
publié le 25 juin 2025 à 11h24

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Le feuilleton du renouvellement des sièges au bureau, l’instance collégiale la plus haute de l’Assemblée, anime chaque fin de session et suscite à chaque fois sa brouette de pataquès. En jeu : les 6 postes de vice-présidents, les 12 secrétaires et les 3 questeurs. Pour le cru 2025, Braun-Pivet veut que le RN et le Modem retrouvent des postes au bureau. Petit rappel : en juillet 2024, après la dissolution, le parti d’extrême droite avait été écarté du bureau, et la gauche avait raflé la majorité ; le parti centriste, lui, avait pâti des négociations entre la droite et les macronistes…

Pour garantir une place à tout le monde, l’élue des Yvelines espère bien décrocher un deal équilibré. La présidente du Palais-Bourbon a ainsi lancé une série de rendez-vous en tête-à-tête avec les patrons de groupe. Mardi, elle a vu Marine Le Pen, puis le socialiste Boris Vallaud. Elle doit enchaîner ces prochains jours avec les neuf autres présidents.

Le but de ces rendez-vous ? Revenir à la situation de 2022. A l’époque, le RN avait obtenu, proportionnellement à ses effectifs, deux sièges de vice-présidents, avec l’apport des voix de la majorité et de la droite. Une première dans l’histoire de la Ve République. Garante de l’institution, Braun-Pivet ne veut pas entendre parler de «cordon sanitaire» concernant les postes du bureau, réclamé par la gauche. Et accepte donc de filer les clés de ces postes prestigieux à des élus RN.

Dans sa manche, Braun-Pivet compte bien se servir des présidences des huit commissions permanentes, également remises en jeu chaque année, comme d’un outil de négociation. Autre rappel : si un seul groupe s’oppose à une répartition à l’amiable, ça capote… Avec ses entrevues, la présidente de l’Assemblée espère ainsi obtenir le feu vert des différents groupes avant une réunion entre tous les présidents, le 2 juillet. Un tour de chauffe avant de se retrouver début octobre, à l’ouverture de la session ordinaire, pour la répartition finale des postes. Et la sortie du pop-corn.