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Interview

Yannick Jadot : «Remplacer le plombier polonais par les poulets ukrainiens, c’est en contradiction avec nos valeurs»

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Le sénateur écologiste de Paris explique pourquoi son parti se revendique fédéraliste, tandis qu’une partie de la gauche préfère désormais parler de souveraineté.
Yannick Jadot le 13 octobre à Paris. (Xose Bouzas/Hans Lucas.AFP)
publié le 17 mars 2024 à 19h14

Après trois mandats à Strasbourg, Yannick Jadot est désormais sénateur Les Ecologistes de Paris. Pour lui, la gauche ne doit pas avoir peur de revendiquer «plus d’Europe».

La gauche française a-t-elle désormais le fédéralisme honteux ?

Pas les écologistes. Mais c’est vrai que le mot est aujourd’hui mal perçu. Pourquoi sommes-nous fédéralistes ? Parce que nous pensons qu’il faut construire de la souveraineté, de la capacité à agir aux échelons les plus pertinents, les plus efficaces. Nous sommes pour plus d’Europe sur le social, l’industrie, la fiscalité, l’immigration, la défense. Ce ne sont pas des compétences européennes réelles et nous constatons que nos pays sont plus faibles lorsque les politiques de chacun en la matière divergent. Le mot «fédéralisme» n’est plus compris comme «politiques communes» mais renvoie à des questions institutionnelles.

Mais ce «plus d’Europe» est devenu difficilement audible, y compris à gauche. Comment l’expliquer ?

Pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, massacre à Gaza, chocs climatiques… Les Européens sont embarqués sur un bateau pris en pleine tempête. Pour en sortir, il y a la solution de l’extrême droite d’abandonner cette embarcation, pourtant puissante, pour s’enfuir sur des barques nationales et retourner en arrière. C’est la régression nostalgique et le naufrage assuré. Il y a ensuite la solution de ceux qui dirigent cette Europe : les libéraux et les conservateurs qui n’on