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Libération

Les exclus du PCF refusent la main tendue de Hue

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Le Parti communiste a fait son autocritique en novembre, mais aucune victime de purge ne souhaite revenir.
publié le 30 décembre 1998 à 17h56

Le mouvement vient de loin. De novembre 1995 exactement: «J'ai plutôt l'impression d'un formidable gâchis qu'aucun geste ne peut rattraper. Car, en excluant ces hommes et ces femmes, nous leur avons fait du mal ["]. Mais à nous aussi, nous nous sommes fait du mal. ["] Quelle blessure! Et la cicatrice est encore brûlante"» Robert Hue écrivait ces lignes dans son Communisme, la mutation. Une sorte de profession de foi, vingt-deux mois après son accession à la direction du Parti communiste, à rebours des années Marchais.

Depuis, le secrétaire national s'est confondu en excuses, auprès de Georges Guingouin (1) ou Maurice Kriegel-Valrimont (lire page 3), par exemple. La contrition devait être plus forte. Le modèle léniniste, et surtout sa variante stalinienne, sur lequel le PCF s'est développé («L'acier se trempe quand on le frappe», «le parti se renforce en s'épurant»") imprégnait encore les esprits. Parce que, dans ses premières années, il fut forgé à l'image du Parti communiste de l'Union soviétique, organisation de révolutionnaires professionnels à la discipline militaire, parce qu'il fléchit devant les oukases de Staline relayés par l'Internationale communiste, le PCF, jusqu'à la décennie 80, a été sous tutelle. La direction date officiellement du milieu des années 70 son «retard» dans la perception et la dénonciation du phénomène stalinien. Georges Marchais, alors au pouvoir, ne pouvait jeter un regard plus critique. Son successeur, lui, le peut. Représentant d'une autre gén