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Libération
«Blast»

Les sarkozystes voient la primaire en très grand

Après avoir longtemps espéré une mobilisation limitée au noyau dur de l'électorat LR, les soutiens de l'ancien chef de l'Etat parient maintenant sur une participation de 4 à 5 millions de votants.
Nicolas Sarkozy au conseil national du parti Les Républicains, le 13 février, à Paris.  (Photos Albert Facelly)
publié le 27 mai 2016 à 11h13

Les sarkozystes ont de la suite dans les idées. Depuis quelques semaines, ils se fondent sur une nouvelle théorie pour proclamer que la victoire finale ne pourra pas échapper à leur chef. Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine et compagnon de route historique de l’ancien maire de Neuilly, a détaillé publiquement cette prédiction mercredi, devant l’association des journalistes parlementaires.

Dès lors qu’il sera officiellement entré en campagne, Sarkozy déplacera selon lui des foules considérables. Ce phénomène –que personne ne voit venir– aura pour effet de changer profondément le corps électoral de la primaire de novembre 2016. Parce qu’elles se fondent sur de fausses hypothèses, toutes les enquêtes qui donnent Alain Juppé en tête seraient donc à côté de la plaque.

Le moteur de ce retournement spectaculaire ? L'ancien chef de l'Etat saura parler au peuple tandis que ses concurrents ne s'adressent qu'aux élites. Un phénomène que ne peuvent pas anticiper les sondages des derniers mois. Alors qu'il est communément admis que 3 millions d'électeurs pourraient se déplacer les 20 et 27 novembre pour désigner le candidat de la droite et du centre, Karoutchi annonce qu'il y en aura «beaucoup plus, entre 4 et 5 millions».

 «Ça va être le blast»

Pour décrire ce phénomène, Sarkozy a ressorti récemment devant des journalistes sa métaphore favorite : son entrée en campagne provoquera «le blast», cet effet de souffle qui bouleverse le paysage. C'est au moins la troisième fois qu'il utilise cette image. Il y avait eu, en septembre 2014, la promesse d'un «blast» provoqué par son retour dans la politique active. «Ça va être le blast», avait-il encore promis en janvier dernier quand il s'apprêtait à sortir son livre la France pour la vie.

Il y a tout juste un an, alors qu'ils célébraient en grande pompe la naissance du parti Les Républicains (LR), certains sarkozystes assuraient que champion allait gagner la primaire parce que le noyau dur de l'électorat UMP lui était acquis et que cet avantage serait décisif dans une élection qui mobilisera beaucoup moins de monde que les 3 millions fantasmés par les juppéistes. Les mêmes disent aujourd'hui le contraire, se donnant ainsi de nouvelles raisons d'espérer. Cette surmobilisation, «favorable à Sarko», attirera selon Karoutchi des électeurs plus sensibles à «des thématiques comme la sécurité, l'identité, l'immigration».

Un électorat populaire que les Fillon et Juppé pourront difficilement séduire avec la promesse de réduction du déficit public. Certes, François Fillon et Alain Juppé ont des capacités «d'hommes d'Etat», reconnaît le sénateur LR. Mais il leur manque «la capacité de secouer et de bousculer», le «pragmatisme absolu», qui serait, selon lui, la marque de fabrique de l'ex-président.