Menu
Libération
Interview

«Le "nouveau Fillon" veut casser la baraque»

Ancien secrétaire d'Etat dans le gouvernement Fillon 2, Hervé Novelli assure que son candidat «est la synthèse de ce que veulent les Français».

François Fillon à Sablé-sur-Sarthe le 28 août. (Photo Albert Facelly pour Libération.)
Publié le 28/08/2016 à 15h35

Ancien secrétaire d’Etat (Commerce, Artisanat, PME…) dans le gouvernement Fillon 2, Hervé Novelli soutient François Fillon dans la primaire de la droite et du centre. Alors que ce dernier réunit ses partisans ce dimanche dans son fief, Novelli assure que son candidat «est la synthèse de ce que veulent les Français».

Un TGV affrété spécialement, quelque 2600 personnes rassemblées dans le parc du château de Sablé-sur Sarthe, son fief. Pour François Fillon, s’agit-il d’une démonstration de force nécessaire pour relativiser les sondages qui le placent François Fillon en quatrième position dans les intentions de vote à la primaire, derrière Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire?

Oui et cette démonstration vient au bon moment. Il y a une vraie mobilisation autour de François Fillon. On sera au total plus de 3000, ce qui veut dire que ce sera la mobilisation politique la plus importante de ces dernières semaines voire de ces derniers mois. Cela prouve que François Filllon n’est pas isolé, ni à la traîne, simplement il s’est adressé à un public en dehors des cercles habituels de la politique. Il est le seul à avoir autant mobilisé la société civile. Il y a aujourd’hui un véritable coup d’envoi de ce que va être sa campagne.

Un projet économique très libéral et vision sociétale plutôt conservatrice, est-ce un bon mix pour séduire l’électorat de la droite ?

Je le pense. Il y a un besoin de liberté dans la société face à un Etat tatillon là où il devrait être souple et absent là où il faudrait qu’il soit. L’excès de normes alimente ce besoin. Et il y a aussi un désir d’autorité et il incarne aujourd’hui cette synthèse entre liberté et autorité. Il a bien compris qu’il y a deux mouvements qui coexistent dans la société française : le refus des réglementations excessives, la volonté d’adapter notre société aux nouvelles économies et notamment à la révolution technologique notamment numérique ; et ce besoin d’autorité qui se nourrit de l’actualité tragique des derniers mois. Il est la synthèse de ce que veulent les Français. Il s’adresse à un spectre très large de la société française avec ces deux items.

S’il reste très populaire auprès des parlementaires, peut-il faire oublier à l’opinion qu’il était le Premier ministre de l'omniprésident Sakozy qui l’avait relégué au rang de «collaborateur» ?

C’est vrai qu’il a été loyalement le Premier ministre de Nicolas Sarkozy et qu’il peut y avoir une forme de réserve des Français vis-à-vis de sa candidature. Mais je crois que le nouveau Fillon est arrivé. Il a tiré profit de cette expérience au plus haut niveau et de ces insuffisances. Aujourd’hui, il veut, pour reprendre son expression favorite, «casser la baraque» et on l’attend.