Ils clôturent le bal. L'aile gauche du Parti socialiste, rassemblée sous la bannière du courant «À gauche pour gagner» depuis le congrès de Poitiers, boucle la première partie de cette rentrée politique à gauche. Réunis depuis samedi à La Rochelle pour leurs «journées de rentrée», ceux qu'on a étiquetés depuis 2014 «frondeurs» vont tenter une «première étape du rassemblement» des anti-Hollande de gauche. Du moins, c'est ce que va tenter l'un de leurs chefs de file, le député de la Nièvre Christian Paul, qui dit «porter le vœu d'une très grande majorité des militants» de leur courant : qu'il y ait qu'une seule candidature «alternative» à François Hollande (s'il y va) au premier tour de la primaire à gauche (prévue pour les 22 et 29 janvier).
Problème : ils sont déjà quatre, issus de leurs rangs, à vouloir y aller. Tous ont fait, avant La Rochelle, un passage - obligé - à la Fête de l'Humanité. Il y a Arnaud Montebourg, de retour ce week-end dans un rendez-vous socialiste autre que dans son fief de Frangy-en-Bresse - la dernière fois, c'était en août 2014, déjà à La Rochelle, il venait de se faire virer du gouvernement; Benoît Hamon qui ne compte pas laisser passer son tour cette fois-ci et peut s'appuyer sur le réseau de jeunes du parti socialiste; Marie-Noëlle Lienemann, qui estime, elle, qu'elle a la «cohérence» de sa candidature car, contrairement aux deux premiers, n'a pas œuvré à la promotion de Manuel Valls à Matignon; et l'ancien inspecteur du travail, Gérard Filoche, qui milite, lui, pour une «grande primaire de toute la gauche». Proposition que devrait réitérer Christian Paul dans son discours de conclusion dimanche midi et qui a été adoptée, samedi soir, par l'ensemble du courant, dans un «appel du 10 septembre».
Communistes et écolos en «streaming»
«Dimanche matin, dans la salle, il y aura le vainqueur de la primaire», veut croire Paul. Ce ne sera pas des débats de «précandidats» mais des «plénières» devant les militants du courant. Filoche introduira celle pour «en finir avec le chômage de masse». Laquelle sera conclue par Montebourg. Ensuite, Hamon introduira celle intitulée «pour une offensive démocratique» pour laisser la conclusion à Lienemann. Le patron du Parti communiste, Pierre Laurent, et la favorite pour représenter les écologistes à la primaire présidentielle, Cécile Duflot, interviendront en «streaming». Difficile, alors qu'ils appellent tous «à l'unité» et «au rassemblement» des opposants de gauche à la ligne Hollande-Valls, de ne pas passer pour «divisés» ou en pleine «querelle d'ego», comme on raille rue de Solférino. Paul continue d'assurer qu'il y aura, à la fin, une seule candidature alternative à celle de Hollande. Que Montebourg, Hamon, Lienemann et Filoche sauront s'entendre.
«Je ne suis pas choqué que le match se déroule quelques semaines, dit-il. Nous sommes dans l'avant-primaire. Ils s'expriment. Ils ne sont la propriété de personne.» Certes, il convient qu'il serait «mieux» de tomber d'accord, «le plus tôt possible» mais sait très bien qu'étant donné la détermination affichée par Arnaud Montebourg d'un côté et Benoît Hamon de l'autre, tout ça peut très bien se régler, soit la veille de la fin du dépôt des candidatures (le 15 décembre). Soit finir en deux candidatures.