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Libération
Présidentielle

Pas de «réunion secrète» entre le PCF et les candidats PS anti-Hollande

Contrairement à une information d'Europe 1, la direction communiste et les entourages des prétendants socialistes à la primaire opposés au Président démentent toute rencontre ce mercredi.
Une rencontre avec des responsables de l'aile gauche du PS (mais pas des candidats) est cependant prévue le 7 novembre. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
publié le 1er novembre 2016 à 20h11

Mélenchon peut-être, Montebourg sûrement pas. Ou du moins pas encore. A quelques jours d'une conférence nationale qui doit décider de sa stratégie pour la présidentielle, la direction du PCF s'agace de lire dans la presse qu'elle pourrait soutenir un candidat PS opposé à François Hollande dans la primaire socialiste. Les proches de Pierre Laurent démentent ainsi toute «réunion secrète» censée, selon Europe 1, se tenir ce mercredi soir entre le patron du PCF et les quatre candidats «anti-Hollande» (Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche). «Il n'y a pas de réunion sécrète», répond-on sèchement dans l'entourage de Laurent. «Rien à l'agenda», ajoute le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles. Chez Montebourg, Hamon et Lienemann, on explique également qu'une telle rencontre n'a jamais été prévue.

Par l'intermédiaire de sa responsable chargée des relations extérieures, Marie-Pierre Vieu, sur Twitter, le PCF a rappelé en revanche que plusieurs «rencontres» étaient à l'agenda de la direction communiste. A commencer, ce mercredi, par les représentants de la «France insoumise» de Jean-Luc Mélenchon. «Mais il n'y aura pas Mélenchon donc il n'y aura pas Pierre [Laurent]», précise Vieu. Le même jour, une «bilatérale» avec Ensemble, leur allié dans le Front de gauche, est également prévue. Jeudi, un rendez-vous à huis clos avec plusieurs responsables de «la société civile et du mouvement social» qui accompagnent le PCF depuis plusieurs mois est organisé au siège du parti, place du Colonel-Fabien à Paris. Enfin, la direction communiste et les responsables de l'aile gauche du PS ont prévu de se voir le 7 novembre, et un autre rendez-vous avec les écologistes d'EE-LV est également dans les tuyaux : mais il ne s'agit pas de rencontres avec les candidats issus de ces mouvances.

Entre-temps, les communistes auront arrêté leur position pour la présidentielle. Réunis samedi en conférence nationale à la Cité des sciences, porte de la Villette à Paris, les délégués PCF auront à choisir entre l'hypothèse d'un soutien sous conditions à Jean-Luc Mélenchon, parti dès le mois de janvier dans la course présidentielle sans attendre ses alliés, et la désignation d'un candidat PCF qui pourrait éventuellement «s'effacer» en cas d'une union (désormais très probable) à la gauche du PS.

Du coup, précise Vieu, «dans les éventualités actuelles des communistes, il n'y a pas Montebourg. Le problème des frondeurs est qu'ils restent dans la centralité du PS». Donc dans le choix de soutenir François Hollande ou Manuel Valls en cas de victoire de l'un des deux en janvier. «Le problème est que Mélenchon veut faire sans les frondeurs et les frondeurs sans Mélenchon, poursuit Vieu. Les deux équations politiques sont perdantes. La seule qui est gagnante est le rassemblement des forces de gauche.» Sous-entendu : celles qui ne soutiennent plus Hollande.