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Libération
Primaire LR

Pécresse au secours de la victoire de Juppé

La présidente de la région Ile-de-France, qui soutenait Fillon lors de l'élection interne à l'UMP fin 2012, voit en lui «l’homme qu’il faut» pour «relever la fonction présidentielle».
Valérie Pécresse et Alain Juppée, à la sortie de l'Elysée en 2011. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 1er novembre 2016 à 19h24

Avec Xavier Bertrand et Jean-Louis Borloo, elle figurait parmi les pointures les plus courtisées par les candidats à la primaire de la droite. Valérie Pécresse a (enfin) décidé de soutenir Alain Juppé en vue de l’élection des 20 et 27 novembre.

Dans une interview au Figaro, la présidente Les Républicains d'Ile-de-France ne tarit pas d'éloges sur le maire de Bordeaux : «Il sera un président fort, qui saura réformer et restaurer l'autorité de l'État», vante-t-elle, voyant en lui «l'homme qu'il faut» pour «relever la fonction présidentielle» après le quinquennat Hollande, et «l'autorité sereine pour diriger la France». Encore un compliment pour la route : «A travers les épreuves qu'il a traversées, il a prouvé son courage, sa constance et sa détermination.»

L'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur, puis du Bugdet, sous le quinquennat Sarkozy n'a donc pas choisi François Fillon, alors qu'elle avait fait partie de sa garde rapprochée lors de la rocambolesque élection à la présidence de l'UMP en novembre 2012. «Un choix qui a été difficile à faire», avoue Pécresse, pour qui l'ex-Premier ministre, qui dispute avec Bruno Le Maire la troisième place dans les sondages, garde «l'étoffe d'un homme d'Etat». Pronostiquant un score «serré» entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, elle a préféré «faire un choix clair dès le premier tour».

A Matignon, «pourquoi pas une femme»

Alors que, interrogé par le JDD début octobre sur son choix pour Matignon s'il l'emportait en 2017, le maire de Bordeaux avait lancé «pourquoi pas une femme», ils sont nombreux, dans le parti, à avancer le nom de Valérie Pécresse. «La question ne se pose pas. Je suis parfaitement heureuse à la présidence de l'Ile-de-France et je m'y donne à 150 % !» élude-t-elle. Sans manquer d'ajouter cette coquetterie : «Je ne demande rien, je n'attends rien, je suis une femme totalement libre.» «Il ne m'a rien promis», confie-t-elle aussi à Paris Match. Pas vraiment la méthode d'approche du candidat, on l'aura compris.

Quant à la polémique que font mousser les sarkozystes autour du soutien de François Bayrou à Alain Juppé, elle rappelle les accords passés presque partout avec le Modem aux régionales de 2015. «Sans les voix de l'UDI et du Modem, ni Laurent Wauquiez, ni Christian Estrosi, ni moi n'aurions été élus présidents de région», rappelle celle qui a été élue face à Claude Bartolone en décembre.

Nombreux soutiens

Un ralliement qui vient appuyer encore la dynamique – ou voler au secours de la victoire, diront les mauvaises langues – de Juppé. Toujours favori des sondages (même s'il baisse de quatre points dans la dernière enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match, à 37 % contre 31 pour Sarkozy), l'ex-Premier ministre a engrangé de nombreux soutiens ces dernières semaines. Du candidat (libéral) malheureux à la primaire, Hervé Mariton, à l'appareil de l'UDI (Laurent Hénart, Jean-Christophe Lagarde, Philippe Vigier, etc.) en passant par le sénateur Hubert Falco ou le député Patrick Devedjian. Dernier ténor de LR non aligné, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Alain Juppé sera à Lille le 18 novembre pour son dernier meeting avant le premier tour. Peut-être l'occasion d'un ultime ralliement.