Menu
Libération
Primaire

Sarkozy réattaque, le camp Juppé outré

L'ancien chef de l'Etat s'en est de nouveau pris au concept d'«identité heureuse» de son rival.
Visite d'Alain Juppé, candidat à la primaire de droite, sur la dalle d'Argenteuil le 2 novembre. (Photo Albert Facelly pour «Libération»)
publié le 13 novembre 2016 à 20h06

Samedi soir, veille de commémoration des attaques du 13 novembre 2015, tandis que Nicolas Sarkozy chauffait ses fans à Bordeaux contre le maire de la ville, Alain Juppé dînait en famille à Paris, au Petit Cambodge, l'un des restaurants ciblés par les terroristes. Au même moment, l'ex-président lâchait ses coups en suggérant, comme il le fait souvent, que son rival n'aurait pas pris la mesure de la menace terroriste. «Je ne crois pas à l'identité heureuse quand je vois, sur le sol de la République française, des jeunes Français nés en France qui sont moins bien intégrés que leurs grands-parents», a-t-il déclaré devant plus de 2 000 sympathisants. Porte-parole autoproclamé de «la colère du peuple», il a ajouté qu'il n'y avait pas «d'identité heureuse» pour les «238 morts lâchement assassinés» par des «barbares sanguinaires».

Dimanche, dans le camp Juppé, on cachait mal sa colère, voire son dégoût. «Comme toujours, Sarkozy fait semblant de ne pas comprendre que l'identité heureuse est un objectif, hélas pas un constat», constate le juppéiste Pierre-Yves Bournazel. «Ce n'est pas le jour pour réagir à ça… Ne rajoutons pas de l'indignité à l'indignité», ajoute le directeur de campagne Gilles Boyer. «La compétition électorale n'autorise pas tout. Accoler l'identité heureuse aux attaques terroristes du 13 Novembre, c'est totalement scandaleux et révulsant», confiait dimanche à Libération le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne, l'un des porte-parole de Juppé.

Le maire de Bordeaux, lui, s'est contenté de publier dimanche sur son blog un texte dans lequel il redit sa détermination à lutter contre «le terrorisme jihadiste» et «contre ce dévoiement de l'islam qu'est le fondamentalisme». Et propose notamment de demander aux musulmans de s'inscrire solennellement dans la République, en adoptant une «charte de l'islam de France».

Dessin DAle E. Murray . CIA