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Libertés

Percée de Fillon : l'inquiétude des associations LGBT

Les positions du vainqueur du premier tour de la primaire de droite, qui veut supprimer l'adoption plénière aux couples homos, ne passent pas.
Fillon veut modifier la loi Taubira. (Photo Olivier Bunic. AFP)
publié le 22 novembre 2016 à 11h31

A la trappe les adoptions plénières pour les homosexuels. Au panier la circulaire Taubira qui permet aux enfants nés de gestation pour autrui à l’étranger d'obtenir un certificat de nationalité française. Hors de question d’ouvrir la procréation médicalement assistée aux lesbiennes (sujet que le gouvernement Hollande a aussi abandonné en rase campagne). Et puis tiens, pourquoi ne pas quitter la CEDH, cette Cour européenne des droits de l’homme qui, souvent, fait avancer le droit quand l’Hexagone se recroqueville sur des positions conservatrices. Notamment quand il s’agit de ne pas faire des enfants nés de GPA des sous-citoyens ne figurant pas sur les livrets de famille…

Le programme du candidat Fillon, vainqueur du premier tour de la primaire, ne manque pas de faire frémir des représentants de la cause LGBT. Pour l'association GayLib (mouvement associé à l'UDI, regroupant les LGBT de droite et de centre droit), l'affaire est entendue : il faut voter pour Alain Juppé, qui «saura garantir le respect des Français dans leur diversité». Et de poursuivre : «Quelle France voulons-nous pour demain ? La vision de François Fillon de la France est dépassée, dogmatique, influencée, et clairement hostile aux personnes LGBT.» Et de rappeler que le candidat a, par le passé, «voté contre la dépénalisation de l'homosexualité, contre le pacs, contre le mariage pour tous…» Voilà qui est clair.

Du côté de l'Inter-LGBT, si l'on se garde d'appeler clairement à un vote Juppé, on rappelle cependant que ce dernier «affirme ne pas vouloir réécrire la loi sur l'adoption pour les couples de même sexe et s'est engagé en faveur de la lutte contre le sida dans une tribune du 16 septembre». Là où, «en revanche, François Fillon veut réécrire la loi Taubira et supprimer l'adoption plénière pour les couples de même sexe».

L'Inter-LGBT, qui ne manque pas de mentionner que les deux candidats du parti Les Républicains sont clairement opposés à l'ouverture de la PMA pour toutes les femmes, les exhorte en tout cas à ne pas «soutenir des revendications LGBTphobes», au risque d'exacerber des tensions qui se sont heureusement calmées depuis les débats sur le mariage pour tous.