«Dès que l’on parle de revenu universel, je pense aux 9 millions de personnes dans notre pays qui vivent, ou plutôt survivent, sous le seuil de pauvreté (987 euros par mois). Le revenu universel sera-t-il un moyen pour toutes ces personnes, toutes ces familles, de vivre enfin à égale dignité des autres ? N’oublions pas que, dans leur très grande majorité, ces personnes cherchent avant tout à pouvoir vivre de leur travail. Les jeunes sortis trop tôt du système scolaire, qualifiés de "décrocheurs", aspirent eux aussi à une formation et à un travail. Des candidats à la primaire de la gauche défendent des projets de revenu universel. Mais aucun ne met en avant le fait que les plus pauvres doivent être les premiers concernés par cette mesure. Or à mes yeux, le revenu universel doit avant tout permettre aux plus fragiles de vivre mieux, ils ont droit à une vie digne comme les autres. A la demande du président de l’Assemblée nationale, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) travaille actuellement à un revenu minimum social garanti à destination des populations les plus précaires. En tant que représentante d’ATD Quart Monde, je suis rapporteure au sein de la commission qui planche sur ce projet. L’idée est de regrouper les dix minima sociaux en un seul, avec un double objectif : rendre plus efficace ce revenu minimum social garanti et renforcer son acceptabilité par tous les citoyens. Les travaux du Cese seront présentés le 15 février en séance plénière et je vous invite tous à les suivre.»
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