Macron et ses bons sondages ? «Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre», a confié ce mercredi François Fillon devant une centaine de parlementaires réunis à son QG de campagne. En reprenant à son compte l'inusable bon mot de Jacques Chirac, le candidat LR entendait démontrer qu'il n'était pas du tout impressionné par la vague qui porte l'animateur d'En Marche.
«Le flou et le mou»
Officiellement, les fillonistes considèrent que la «bulle» Macron n’est rien d’autre qu’un mirage complaisamment entretenu pas les médias. Selon eux, l’ex-ministre de l’Economie aurait pris dans le paysage sondagier la place laissée vacante par Alain Juppé. En réalité, l’équipe du candidat de la droite prend très au sérieux cette menace qu’elle n’avait pas vu venir.
D'où la violence des attaques contre ce «clone de François Hollande» qui cultive «le flou et le mou». Plus que les politiques, ce sont les patrons de l'équipe Fillon qui sont en pointe dans l'offensive anti-Macron. L'objectif est clair : décrédibiliser le candidat dans le milieu des chefs d'entreprise. Pierre Danon, l'ex-PDG de Numericable, dénonçait ainsi, lundi dans le Monde, «l'eau tiède» déversée par cet «adepte du radical-socialisme» et du «marketing politique». Le lendemain, c'est Henri de Castries, ex-PDG d'Axa, qui pointait sur RTL les «ambiguïtés» de l'ex-patron de Bercy qui se contenterait de proposer «une vieille cuisine dans une casserole neuve».
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«Populisme mondain»
Présent ce mercredi à la réunion des parlementaires autour de Fillon, Jean-François Copé a vivement dénoncé, pour sa part, ceux qui font étalage de leurs critiques et de leurs doutes sur le programme du candidat LR. Premier visé : Laurent Wauquiez, porte-parole autoproclamé de la résistance sarkozyste. Pour le député-maire de Meaux, le danger est bien réel et la droite doit espérer qu'une victoire de Valls empêchera Macron – incarnation d'un «populisme mondain» – de préempter tout l'espace des gauches sociale-démocrate et sociale-libérale. Copé met en ainsi garde ceux qui minimisent la popularité de Macron et négligent le relatif passage à vide de Fillon. «Attention, les sondages ne se trompent pas toujours… Regardez-moi», a-t-il fait remarquer, offrant à ses amis politiques un moment de franche hilarité.