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Primaire

Et Vincent Peillon ne donna aucun nom...

A son QG, le candidat arrivé 4e n'a pas donné de consigne de vote pour le second tour.
Au QG de Vincent Peillon, dimanche soir. (Photo Denis Allard. Réa pour Libération)
publié le 22 janvier 2017 à 23h19

Sur la route du QG de Vincent Peillon, le photographe de Libé nous fait parvenir une photo : David Assouline, sénateur de Paris et soutien du candidat, en train de siffler des cacahuètes. A ce moment de la soirée, l'ancien ministre de l'Education est déjà cuit. Il n'y aura pas de surprise à la Trump, Fillon – ou une quelconque connerie des sondages – comme le rêvaient certains de ses soutiens : 6% et des poussières, pas plus. Sitôt les résultats confirmés, le petit suspens : qui va-t-il soutenir ? Jordan, étudiant en science politique, dégaine un joli teaser : «Il est dans la pire des situations, car son projet est de rassembler de Mélenchon jusqu'à Macron.»

Dans le local sans wi-fi du candidat, des hamonistes curieux, des étudiants de la Sorbonne qui vous parlent de l'Europe en des termes élogieux (Peillon est député européen) et des hommes et des femmes à fond pour le juste milieu, qui rient très fort en écoutant Sylvia Pinel annoncer son ralliement à Valls – «il est sauvé». Quand on leur demande ce qui a manqué à leur favori, ils répondent «du temps». Comprendre : il n'avait pas les moyens d'assumer une campagne-éclair taillée pour des candidats aux réseaux plus larges.

Dans son discours de défaite, Peillon a évoqué Montebourg (son ami médaillé de bronze), le délai trop court pour faire campagne (quelques semaines), le rassemblement à gauche (pour éviter la catastrophe). Mais il n'a pas donné de nom pour ses partisans. Il serait simplement pour le progrès. Là où certains y voient un «démerdez-vous» ou un «les amis, sentez-vous libre», Nicolas, la vingtaine, étudiant en science politique aussi, parle d'un possible message subliminal : «Il pense peut-être à Emmanuel Macron, dont les programmes ne sont pas si éloignés. Enfin, je ne sais pas». Jordan votera Hamon, pour une autre forme de progrès selon lui : faire la nique à Manuel Valls.