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Libération
A la fête

Au QG de Benoît Hamon, «la gauche est de retour»

Ce ne fut pas vraiment une surprise, mais le soulagement et l'enthousiasme étaient palpables (et les attentes grandes) dimanche à la Mutualité, chez les partisans du vainqueur.
A la Mutualité, au QG de Hamon. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 29 janvier 2017 à 22h43
On ne peut pas dire que le suspense était à son comble, ni que la surprise fut totale dans le camp de Benoît Hamon. Les scores de la semaine passée, le ralliement d’Arnaud Montebourg, la forte participation....  ces signaux positifs ont permis aux soutiens du candidat d’arriver assez sereins à la Mutualité dimanche, pour attendre les résultats du second tour de la primaire de la Belle Alliance.

Pourtant, c'est une véritable explosion de joie qui a accueilli l'annonce des résultats par Thomas Clay, président de la  haute autorité. Les

«Benoît président!»

et les sifflets fusent. Certains s'embrassent, d'autres trinquent, on voit même quelques yeux rougis. Dans la foule, une militante tout sourire glisse à son voisin :

«J’ai mal aux zygomatiques.»

58% en faveur de Benoît Hamon, le score est sans appel. C'est presque ce qu'avait pronostiqué Simon, en début de soirée. Aubryste lors de la primaire de 2011, le jeune homme de 26 ans, misait en croisant les doigts sur

«un résultat de 60%-40%»

en faveur de Benoît Hamon.

Sandrine, Bordelaise, en déplacement à Paris cette semaine, n'avait guère plus de doutes sur l'issue du scrutin. «Convaincue depuis très longtemps» par Benoît Hamon, elle qui fut mélenchoniste en 2012 explique s'être «laissée emporter» par le désormais ancien frondeur et sa 
«volonté de vouloir changer des choses figées».
 «J’aimerais quand même que Hamon et Mélenchon arrivent à faire quelque chose ensemble après la primaire», espère-t-elle.

«Soulagés, rassurés et heureux»

Le (nécessaire) rapprochement avec le candidat de la France insoumise, mais aussi avec l'écologiste Yannick Jadot et même peut-être avec Emmanuel Macron est dans toutes les têtes. Autour de 20 heures, avant l'annonce du résultat, Alexis Bachelay, porte-parole de Benoît Hamon, évoquait déjà avec les journalistes la «construction collective» qu'il faudra mener après le second tour de la primaire. «Benoît Hamon aura à s’adresser à tous les électeurs. Le projet peut être enrichi, on va discuter [avec les autres candidats de la gauche]», lançait-il.
Mais dans un premier temps, l'heure est à la célébration. 

Karine, 24 ans, voit déjà

«le renouveau de la gauche»

. Adélie, deux ans de plus, explique que les soutiens de l’ancien ministre de l’Education sont

«soulagés, rassurés et heureux parce qu’on a besoin d’une nouvelle gauche qui n’oublie pas les plus faibles»

. Laïd, la petite cinquantaine, contient sa joie.

«Parce que je suis un peu ému

, explique-t-il.

Pour une fois qu’on voit quelqu’un qui dit ce qu’il pense vraiment...»

Avant de se lancer dans quelques pas de danse et de s’avancer vers la scène pour accueillir son candidat en sifflant.

Trois jeunes retardataires grimpent l'escalier en courant pour se joindre aux festivités. Gérad Filoche, qui avait soutenu Arnaud Montebourg, vient d'arriver.

«Il n'y a pas plus beau que de s'appeler socialiste. Il faut rassurer les gens, leur dire que la gauche est de retour»

, lance-t-il tout sourire aux caméras.

21h10 : Benoît Hamon vient de terminer son premier discours de candidat officiel du PS, entrecoupé par un sonore

«on t'aime !»

et quelques salves d'applaudissement. La chanson

Can’t Hold Us

résonne à plein volume dans la salle de la maison de la Mutualité. Puis on enchaîne sur la

Marseillaise.

.. version Beatles, avec

All You Need Is Love

. Les militants continuent d'arriver, Benoît Hamon, qui s'est éclipsé pour la photo avec son adversaire défait, fait son retour auprès des siens sous les

«hourras !»

, la fête semble partie pour durer.