Quelques heures après avoir réuni ses soutiens pour s'assurer qu'ils «feront bloc», François Fillon est arrivé ce mercredi peu après 16 heures devant le palais des Congrès de Paris, où se tient le Salon des entrepreneurs. Il a immédiatement été avalé par une forêt de caméras.
Déstabilisé depuis les révélations sur l'emploi supposé fictif de sa femme, Penelope, François Fillon est venu faire passer un message : il n'annule rien, il va continuer sa campagne malgré les révélations qui se succèdent. Au plus près de lui, comme pour le protéger, un groupe de supporteurs l'applaudit en lançant des «Fillon, président !» dès qu'il ouvre la bouche. Charles, entrepreneur qui participe au salon : «Ce qui compte, c'est l'intérêt de la France.» Pour lui, qui croit encore en les chances du candidat Les Républicains, les affaires privées ne sont «qu'un épiphénomène».
«Ça me fait rire !»
En s'éloignant du noyau dur, la foule est moins unanime. Plusieurs spectateurs, bousculés par la nuée médiatique, n'hésitent pas à lancer de sonores «Penelope !». «On ne peut pas réformer avec autant d'affaires ! Arrête !» crie un passant à l'adresse de l'ancien Premier ministre. Un peu plus loin, Paul juge «extrêmement difficile» de maintenir une candidature Fillon. «Tout cela ouvre un boulevard à Marine
Le Pen», regrette-t-il.
Entre les «Tenez bon !» et les «Casse-toi !», François Fillon continue d'avancer au milieu des perches des preneurs de son. Il s'arrête à quelques stands, fait mine de sourire, de prendre son temps. Le candidat fait une halte sur celui de Raphaël Syren, qui lui présente ses smartphones conçus en France, et lui en offre un. «Je suis ravi qu'un représentant politique, quel qu'il soit, passe sur le stand et s'intéresse à notre activité», se félicite-t-il. Quelques minutes plus tard, la «meute» qui entoure le candidat LR manque de renverser le stand sur lequel travaille Tedd Nganga. «Ça me fait rire ! Tout ça pour un mec qui va perdre l'élection présidentielle !» lance le jeune homme pourtant «plutôt d'accord avec son programme».
Dernière étape de cette sortie bien rodée, une interview est organisée sur un autre stand du salon. François Fillon évoque enfin «l'affaire». «Je suis aujourd'hui l'objet d'attaques calomnieuses, orchestrées», commence le candidat fragilisé. «On essaie de priver un courant de pensée de son candidat», poursuit-il, comme pour éloigner le fond de la polémique. Il se tient droit dans son costume, ne cille pas, mais tapote nerveusement la table du bout des doigts. Les attaques ? «Je vais les affronter jusqu'au bout. Je serai candidat à cette présidentielle», promet-il.