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Caravane

Hamon à la ferme : plan alimentation et patates bio

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Nouvelle étape de campagne ce lundi pour le candidat socialiste, qui a déroulé son «plan alimentation de qualité» dans une exploitation bio de Seine-et-Marne.
Chatenoy, 13 février 2017. Benoît Hamon et un agneau bio à Châtenoy, lundi. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 13 février 2017 à 18h42

Le ciel se lève sur Paris. Une poignée de journalistes se retrouvent devant le QG de Benoît Hamon. On embarque dans un bus, direction Châtenoy (Seine-et-Marne), une ferme bio autonome. Le candidat, lui, est déjà sur place, les chaussures dans la boue, entouré des deux propriétaires de la ferme. Mais pas que. Des caméras, des flashs, des stylos. La foule demande des images, une scène à décrire pour le grand cirque de la présidentielle. Elle sera servie.

«Je le dépose car son cœur bat trop vite»

Le temps est compté et le programme serré. Le candidat marche lentement. Il pose des questions, écoute, relance. Arrive le moment «bergerie». Il guette les agneaux. Première image. Benoît Hamon, tel Ségolène Royal en 2014 au salon de l'agriculture, prend un agneau dans ses bras. Il tourne sur lui-même pour répondre à tous les flashs. Soudain, il souffle : «Je le dépose car son cœur bat trop vite.» Le candidat qui rêve de «faire battre le cœur de la France» a réussi faire battre celui des agneaux. C'est une autre histoire avec les pommes de terre bio. Deuxième image. Il soulève un sac, tourne sur lui-même sans vraiment maîtriser la manoeuvre: le sac tombe. Les flashs crépitent.

Benoît Hamon ne s'est pas déplacé en Seine-et-Marne (seulement) pour poser avec un agneau et faire tomber un sac de pommes de terre. Le candidat – qui «refuse de s'enfermer dans les questions identitaires et économiques» – s'éclipse un moment. Il revient derrière un petit pupitre. Les chaussures sont propres. Le thème de la conférence de presse : son «plan pour une alimentation de qualité». Le socialiste a dix propositions. Il déroule : la création d'un seul ministère de l'agriculture, de l'alimentation durable et de la forêt ; un plan alimentation et santé publique ; la mise en œuvre d'une politique nutritionnelle globale ; la lutte contre le gaspillage alimentaire ; les cantines scolaires à hauteur de 50% bio d'ici 2025…

«Hamon est le nom de mon père, et je ne veux pas qu’il soit associé à la débâcle»

Le micro est ouvert à la presse. Le socialiste prévient : «Je réponds seulement aux questions qui ont un lien avec l'alimentation.» Il connaît les règles du jeu : une réponse sur les bisbilles politiques et son plan «alimentation» tombe à l'eau. Il s'autorise un écart. Yannick Jadot ? «Je ne manifeste aucune brutalité, aucune agressivité vis-à-vis d'un quelconque partenaire potentiel.» Puis, il invite l'intime : «Hamon est le nom de mon père, de mon grand-père et je ne veux pas que mon nom et celui de mes enfants soit associé à la débâcle de la gauche où à la victoire du FN.» Comprendre: tout faire pour trouver la porte du rassemblement.

Le candidat socialiste laisse la place à l'un de ses porte-parole, Michel Pouzol. Le député de l'Essonne, lui, a le droit de répondre à toutes les questions, sur tous les sujets. Un confrère veut savoir s'il y a un «risque d'embrasement» en banlieue. Pendant ce temps, Benoît Hamon s'éclipse. Certains journalistes montent dans le bus, d'autres cherchent du réseau pour envoyer «un son à la rédaction» ou achètent quelques produits bio (on s'est offert du miel et de la confiture). Retour vers Paris en attendant le prochain épisode.