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Libération

Contre les pro-Macron, Hamon à tâtons

publié le 14 février 2017 à 20h36

Surtout ne brusquer personne. Ne rien tenter qui puisse nuire à la dynamique de campagne, aussi petite soit-elle. Après avoir menaçé tout l'hiver de représailles les socialistes partis chez Emmanuel Macron, pour Benoît Hamon et le PS l'heure est au rassemblement de la gauche, pas aux anathèmes. Puisque la grande migration de parlementaires socialistes vers En marche après la primaire n'a pas eu lieu, les proches du candidat PS ne veulent pas braquer les projecteurs sur les trouble-fête. «Il ne faut rien faire qui puisse victimiser Emmanuel Macron», résume le député François Lamy, désormais chargé des relations entre l'équipe de Hamon et le reste de la gauche. Au départ, le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, semblait prêt à exclure tout socialiste soutenant Macron. Il n'est désormais question de ne sanctionner que ceux qui lui offriraient leur parrainage présidentiel.

Ce glissement stratégique a le mérite de repousser le problème, au plus tôt à la mi-mars, date limite pour le dépôt des signatures devant le Conseil constitutionnel.

Du côté du candidat, on ne demande pas d'exclusion formelle. Mais certains aimeraient aller vite et investir des candidats estampillés Hamon dans les circonscriptions des députés PS appartenant à l'état-major de Macron- moins d'une demi-douzaine d'élus. «Une mesure de cohérence, pas de rétorsion, explique le codirecteur de campagne, Mathieu Hanotin. On ne peut pas avoir dans une ville deux affiches avec le logo du PS sous le portrait de deux candidats différents.»

Les socialistes misent surtout sur le positionnement clairement de gauche de Hamon pour «débusquer» Macron. «Les non-propositions de Macron vont faire revenir les gens vers nous», veut croire Mathieu Hanotin. «Son projet ressemble aux textes parlementaires intitulés "diverses mesures d'ordre social", bricolés à la va-vite, raille Lamy. C'est le grenier à idées poussiéreuses, la braderie de Bercy.»