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Libération

Les juppéistes se rappellent au bon souvenir de Fillon

publié le 21 février 2017 à 20h26

A chaque mercredi son «ex» pour François Fillon. Un déjeuner, la semaine dernière, avec l’ancien président de la République. Un entretien cette fois-ci avec son ex-rival au second tour de la primaire. Si le candidat Les Républicains se réjouit de son rendez-vous avec Alain Juppé qui lui permet d’afficher la mobilisation de sa famille politique, le maire de Bordeaux et ses soutiens ne sont pas mécontents de rafraîchir quelques mémoires.

Le tête-à-tête de mercredi dernier entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, englué dans son affaire d’emplois supposés fictifs, venu prendre conseil dans les bureaux parisiens de l’ex-chef de l’Etat, a fait tousser quelques juppéistes. Fallait-il rappeler au candidat de la droite l’ordre d’arrivée de la primaire de novembre ?

Veine sécuritaire. Juppé s'en est chargé sur son blog mardi. Dans un billet étrangement intitulé «Un choix de raison», l'ex-finaliste de l'élection réaffirme son soutien à Fillon qui «peut et doit gagner», observant que «l e socle de l'électorat de droite lui reste fidèle». Il y va aussi de sa recommandation : «Pour gagner, François Fillon doit prendre davantage en compte les attentes de tous les électeurs de la droite et du centre, y compris de ceux qui m'ont fait confiance à la primaire.» En clair, l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans, la veine sécuritaire pour relancer sa campagne, la mise en cause de la justice et du «tribunal médiatique», c'est une chose. Mais il faudrait aussi écouter celui arrivé second parler Europe, éducation, etc.

Les proches du maire de Bordeaux se réunissaient mardi soir, dans une brasserie, pour faire le point sur la campagne et tenter de peser sur ses orientations. A l'initiative de Jean-Pierre Raffarin, absent pour cause de voyage en Chine, et de la présidente de l'Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui ne passe pas pourtant pour la plus ancienne des juppéistes… «Le problème des soutiens de Juppé, c'est qu'ils ne se sont pas organisés, les parlementaires n'ont jamais fait un collectif», glisse un membre du comité de campagne de Fillon.

«Elèves sages». Un des participants le reconnaît : «Nous sommes des élèves plus sages que les sarkozystes. Lorsque les grosses difficultés sont survenues, on a senti que ce n'était pas le moment de faire des réunions.» Le pot de mardi n'avait rien à voir, promettent-ils tous, avec le dîner des «frondeurs» organisé sous la houlette du député Georges Fenech, il y a dix jours, pour tenter de convoquer un plan B. «Ce n'est pas un dîner de conspirateurs ou de quelques députés en bagarre», assurait Dominique Bussereau.