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Ouverture

Les juppéistes veulent peser davantage sur la campagne de François Fillon

Fillon, candidat de la droite en 2017dossier
Les ex-soutiens du maire de Bordeaux se réunissent mardi soir pour contrer l'offensive sarkozyste auprès du candidat LR, qui devrait rencontrer Alain Juppé cette semaine.
François Fillon en déjeuner privé avec Alain Juppé, à Bordeaux, le 25 janvier. (Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 21 février 2017 à 13h10

L'initiative se veut «conviviale», «à valeur positive». Mais elle fait aussi office de rappel sur l'ordre d'arrivée à la primaire de la droite. Des parlementaires qui ont soutenu Alain Juppé se retrouvent, ce mardi soir pour un pot dans une brasserie du quartier de l'Assemblée nationale (VIIarrondissement). Pour faire le point sur la campagne de François Fillon… Et, accessoirement, peser au moins autant que les sarkozystes dont le candidat n'est arrivé «que» troisième à l'élection de novembre.

Tenir compte de Juppé

Si Fillon, englué dans son affaire d'emplois présumés fictifs, a déjeuné mercredi dernier avec Nicolas Sarkozy, prenant conseil auprès de l'ancien président, il est prié de tenir aussi compte de l'ancien finaliste de la primaire. Selon Dominique Bussereau, ce matin sur France Info, les deux hommes doivent se rencontrer à Paris «dans 48 heures».

Alain Juppé lui-même qui, dans ce mois d'énormes turbulences pour la droite, s'est toujours défendu de jouer les plans B, s'est rappelé au bon souvenir de chacun, ce mardi matin via un billet sur son blog. Le maire de Bordeaux y réaffirme son soutien à Fillon. «[Il] peut et doit gagner. Le socle de l'électorat de droite lui reste fidèle», observe-t-il, estimant que «l'emballement pour Emmanuel Macron commence à refluer» et que «la gauche socialiste est minée par l'échec du quinquennat». Appelant à tout faire pour «éviter à la France la menace que constitue le Front national», il y va lui aussi de ses recommandations : «Pour gagner, François Fillon doit prendre davantage en compte les attentes de tous les électeurs de la droite et du centre , y compris de ceux qui m'ont fait confiance à la primaire», prévient-il. En clair, l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans, la veine sécuritaire, la mise en cause de la justice et du «tribunal médiatique» par Fillon, c'est une chose. Mais il faudrait aussi écouter celui arrivé second, parler d'Europe, d'éducation, etc.

«Pas un dîner de conspirateurs»

«Nous sommes des élèves un peu différents des sarkozystes, plus sages. Lorsque les grosses difficultés sont survenues, on a senti que ce n'était pas le moment de faire des réunions ou de s'organiser, reconnaît un des participants. Il faut que Fillon trouve cet équilibre complexe : tenir sa ligne mais aussi s'ouvrir aux 22% de Sarkozy et aux 30% de Juppé.»

Mais rien à voir, promettent-ils, avec le dîner des «frondeurs» organisé sous la houlette du député Georges Fenech, lundi dernier, pour acter la campagne impossible du candidat LR et tenter de convoquer un plan B. Les juppéistes, Valérie Pécresse et Jean-Pierre Raffarin, associés à Dominique Bussereau et Benoist Apparu, ont informé l'équipe de campagne. C'est la présidente de la région Ile-de-France qui a lancé les invitations : ils devraient être une quarantaine. «Ce n'est pas un dîner de quelques conspirateurs, de quelques députés en bagarre, assurait Dominique Bussereau. On va faire le point, voir ce qu'on peut apporter.»