Franc-tireur de la famille néogaulliste, le sénateur et maire de Castelnau-le-Lez (Hérault), Jean-Pierre Grand, invite ses collègues à adresser au Conseil consitutionnel des parrainages en faveur d'Alain Juppé. «Personne ne peut aujourd'hui garantir que François Fillon puisse raisonnablement maintenir jusqu'au bout sa candidature à l'élection présidentielle», écrit ce parlementaire précédé d'une réputation de «forte tête» incontrôlable et antisarkozyste notoire.
Selon lui, il serait «inconcevable» que les électeurs de la droite et du centre qui souhaitent l'alternance soient privés de toute possibilité d'alternative. C'est pourquoi il convient selon lui de rassembler sans tarder 500 parrainages en faveur du maire de Bordeaux. Qu'importe que ce dernier ait plusieurs fois répété qu'il n'était pas question pour lui de remplacer Fillon : Jean-Pierre Grand estime qu'il faut réunir «les conditions constitutionnelles» qui lui permettront, le cas échéant, de se présenter.
Le sénateur a, lui, envoyé au Conseil constitutionnel son parrainage pour Alain Juppé. Il invite les maires «conscients des dangers qui rôdent pour la démocratie et nos institutions» à en faire autant. Sur son site web, le Conseil a pris soin de préciser qu'il «vérifie d'abord» que le parrainé souhaite bien participer à l'élection présidentielle. Car un candidat «ne peut être désigné contre son gré, même s'il a reçu le nombre suffisant de parrainages».