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Libération
Pot-pourri

La grande famille recomposée des macronistes

Le candidat d'En marche annonce aujourd’hui son programme. Le point sur ses soutiens, à base de socialistes, de personnalités du monde des affaires, d’intellectuels et de déçus de la droite.
La famille recomposée de Macron (image d'appel BiG) (BiG)
publié le 2 mars 2017 à 15h41

Du général Soubelet (viré de la gendarmerie l'an passé pour avoir mis en cause la politique pénale) à Pierre Bergé, un des actionnaires du Monde, en passant par Laurence Haïm, ex-journaliste d'i-Télé, les soutiens déclarés et l'équipe d'Emmanuel Macron forment une famille recomposée difficile à appréhender, tant les profils sont variés et tant les déclarations se sont faites au fil de l'eau, au gré d'événements politiques aussi variés que la primaire de la gauche et l'affaire Fillon.

Le gros des troupes du candidat d'En marche vient tout de même du Parti socialiste, notamment chez ses proches soutiens. Un vestige de sa proximité avec François Hollande, qu'il a accompagné depuis sa campagne en 2011 et pendant une bonne partie du quinquennat. C'est aussi une bonne illustration de la fracture qui menace, rue de Solférino, entre la gauche du parti derrière le candidat désigné Benoît Hamon, et l'aile droite qui hésite à rejoindre Macron. Les plus fervents macronistes appartiennent au Pôle des réformateurs, à l'image de Gérard Collomb, Florent Boudié et Christophe Caresche. Ce dernier a même pris l'initiative de revendiquer un droit de retrait vis-à-vis de la campagne de Hamon, dans une lettre publiée fin janvier et signée par une vingtaine de parlementaires socialistes. En plus de Caresche, Alain Calmette et Jean-Yves Caullet l'ont signée et ont joint le geste à la parole en ralliant effectivement Macron.

Les radicaux de gauche occupent également dans le mouvement de l'ancien ministre une place importante, proportionnellement à leur poids politique. Leur présidente, Silvia Pinel, qui n'a obtenu que 2% au premier tour de la primaire, n'a pas caché sa sympathie pour Emmanuel Macron mais joue pour l'instant le jeu du ralliement au candidat désigné par le vote.

Les écologistes ralliés au candidat d'En marche sont, quant à eux, à l'image de Daniel Cohn-Bendit (qui a appelé à voter Macron pour faire barrage au Front national), des anciens d'Europe Ecologie-les Verts, à l'exception de Corinne Lepage, plus proche du centre droit.

Le bloc de droite est globalement moins conséquent, mais Macron compte tout de même une douzaine de soutiens déclarés, des personnalités apparentées LR ou UDI. Avec des profils aussi variés que Jean-Paul Delevoye, ancien ministre sous Jacques Chirac et qui a quitté l'UMP en 2013, ou Aurore Bergé, responsable de la campagne numérique d'Alain Juppé pour la primaire de la droite et du centre. La convocation en vue d'une mise en examen de François Fillon, annoncée hier, pourrait par ailleurs gonfler les rangs des soutiens de Macron en provenance de LR. Parmi la trentaine de personnalité de droite qui ont publiquement lâché Fillon depuis hier, on en trouve déjà un, le coppéiste Jérôme Dubus, qui a apporté son soutien au mouvement En marche. Et l'annonce de l'UDI de «suspendre» sa participation à la campagne de Fillon pourrait donner envie à certains élus de rejoindre les transfuges UDI, comme Patrick Toulmet ou l'ancien UDF Jean-Louis Bourlanges.

Parmi les soutiens les plus visibles de Macron, on compte par ailleurs énormément de personnalités qui ne sont pas des hommes ou des femmes politiques. Les mieux représentés ? Ceux en lien avec les grandes entreprises et plus largement le monde des affaires. On trouve ainsi Claude Bébéar (fondateur du groupe d'assurance Axa), Françoise Holder (fondatrice du groupe Holder, maison mère des magasins Paul, Ladurée), Bernard Mourad (ancien vice-président de SFR Presse, dont Libération fait partie) ou encore l'homme d'affaires Pierre Bergé (Yves-Saint-Laurent, le Monde) parmi les soutiens déclarés de l'ancien ministre de l'Economie.

EDIT : Présenté par Le Figaro comme un soutien d'Emmanuel Macron, Claude Bébéar a démenti cette information à l'AFP.