Emmanuel Macron : il y a de l'idée, mais.... François Fillon : du neuf avec du vieux Benoît Hamon : pas très inventif mais volontariste et cohérent Jean-Luc Mélenchon : le plus ambitieux et transversal Marine Le Pen : les droits des femmes ? Kézako ?
Emmanuel Macron : il y a de l’idée, mais…
Il l'a claironné à de nombreuses reprises : l'égalité entre les hommes et les femmes sera au cœur de son projet présidentiel. Mais si le leader d'En marche, qui a appelé les femmes à se porter candidates aux législatives, dresse un constat juste («Aujourd'hui, le combat est culturel. Il concerne tous les domaines de l'existence (la vie à la maison, dans la rue et au travail), tous les milieux et toutes les générations.»), on a peine à en trouver la traduction réelle (et réaliste) dans un certain nombre de ses propositions.
Emmanuel Macron, à la Défense, le 31 janvier. Photo Albert Facelly pour Libération
Ses idées intéressantes : Emmanuel Macron souhaite faire en sorte que soit appliquée la parité pour les postes de direction des institutions culturelles : «Les femmes représentent plus de la moitié des étudiants en spectacle vivant, mais seulement 12 % des directeurs de théâtres nationaux. La parité doit devenir la règle.» Pour les cinq théâtres nationaux, qui sont sous la tutelle du ministère de la Culture, ou les centres dramatiques nationaux, dont les directeurs sont nommés en concertation avec le ministère et les tutelles locales, il ne semble pas y avoir d'obstacle. Pour les institutions culturelles privées, en revanche, le candidat n'explique pas comment il compte parvenir à cette parité.
Autres bons points, la réaffirmation du droit à l'IVG, la création d'un congé maternité unique, qui permettrait aux indépendantes, intermittentes, non-salariées… de bénéficier du même nombre de jours que les salariées (pour les deux premiers enfants, 16 semaines, 26 ensuite), et l'idée d'obliger les communes à plus de transparence dans les critères d'attribution des places en crèches, lesquelles devraient voir leur nombre augmenter. Mais là encore, rien n'est détaillé. Enfin, la possibilité de passer à l'individualisation de l'impôt sur le revenu, afin de ne pas décourager les femmes dont le conjoint gagnerait plus de travailler, pourrait avoir (légèrement) des effets positifs sur l'offre de travail des femmes en couple, comme l'a montré en 2013 un rapport de l'économiste Séverine Lemière, mais reste un pis-aller.
Ses propositions moins convaincantes : Son premier objectif affiché est d'«aider les femmes à concilier vie familiale et vie professionnelle». C'est bien… Mais cela serait plus efficace si les hommes étaient impliqués dans la démarche. Dans la page consacrée à l'égalité hommes-femmes, ils ne sont jamais mentionnés. La prolongation du congé paternité ? Connaît pas. Le partage obligatoire d'une partie du congé parental, comme en Suède, depuis 1994 ? Non plus. Les incitations à réduire le temps de travail des pères ? Pas plus. La proposition de «donner au Défenseur des Droits pour mission de favoriser les opérations de contrôle aléatoires et imprévus à grande échelle sur les politiques salariales et de ressources humaines, et de rendre publics les résultats» serait également convaincante si des sanctions contre les entreprises étaient prévues, ou si le candidat expliquait clairement ce qui découlerait de ces contrôles. Par ailleurs, la sensibilisation à l'égalité manque cruellement à la partie éducation du programme… Dommage, quand on affirme que la question est culturelle.
Enfin, une des propositions, qui concerne le harcèlement de rue, laisse sceptique. Il s'agirait d'augmenter «le montant des amendes pour incivilité pour qu'enfin le harcèlement ne soit plus toléré dans l'espace public. Elles seront exigées immédiatement.» Ce n'est pas une proposition inédite puisque dans la ville de Bruxelles, par exemple, depuis 2012, les personnes qui harcèlent les femmes dans le rue peuvent être contraintes à verser une amende - dispositif qui a été étendu à toute la Belgique en 2014. Mais on a grand peine à imaginer comment ces amendes pourraient empêcher qui que ce soit de harceler : d'abord parce qu'il n'y a pas de policier à chaque coin de rue, à chaque instant, pour en faire le constat. Ensuite parce qu'alors que les faits de violences sexuelles sont déjà suffisamment difficiles à prouver, et reposent souvent sur du parole contre parole, on imagine mal les femmes prendre le temps d'aller porter plainte au commissariat contre des hommes dont elles ne connaissent même pas l'identité. Enfin, il faudrait déterminer au préalable ce qui constitue une incivilité : une parole crue ? Une insulte ? Un geste de nature sexuelle ?
C'est du reste ce que confirme anonymement à Libération une fonctionnaire de la ville de Bruxelles : «C'est mon sentiment personnel mais jusqu'à présent, ça n'a pas servi à grand-chose parce que la plupart du temps les femmes ne portent pas plainte, soit [parce qu']elles ne connaissent pas le nom des auteurs et la police aurait tendance à classer la plainte, soit [parce qu']elles ont peur d'être mal reçues à la police». Les chiffres auraient tendance à lui donner raison : en 2012, la ville de 177 307 habitants a traité 3 dossiers d'injures sexistes, 13 en 2013, 16 en 2014, et 8 en 2015.
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François Fillon : du neuf avec du vieux
Il faut reconnaître à François Fillon d'avoir consacré un chapitre entier de son programme aux libertés des femmes. Et s'il formule quelques idées intéressantes (bien que vagues dans leur application), il fait montre d'une appréhension du sujet pour le moins particulière. Par exemple, dans une sous-partie qui mentionne l'«islam radical» mais aucune autre religion, François Fillon explique vouloir supprimer les aides aux associations qui ne respectent pas la mixité, mais sans évoquer par exemple le cas des établissements scolaires où filles et garçons ne se mêlent pas, comme c'est le cas, dans l'enseignement catholique, d'au moins quatre établissements rien qu'à Paris et de nombreux établissements juifs orthodoxes et loubavitchs dans toute la France. Il dit aussi vouloir «interdire les prêches qui portent une atteinte grave au principe d'égalité homme/femme». Ok. Mais pourquoi ne cibler que l'islam, et pas les autres religions, qui ne manquent souvent pas non plus de radicalité en la matière ?
Fillon pendant son allocution à la presse, le 1er mars 2017. Photo Albert Facelly pour Libération
Ses idées intéressantes : Sans doute sensibilisé par l'actualité récente, François Fillon évoque la possibilité de «mettre en place des mesures législatives et une politique pénale pour exclure de leur mandat et rendre inéligible tout élu ou membre de l'exécutif dans les cas de harcèlement sexiste ou d'agressions sexuelles avérées». Il faudrait bien sûr que les victimes puissent plus facilement dénoncer et prouver ces faits. Il évoque d'ailleurs l'idée de «renforcer les dispositifs de signalement du harcèlement sexuel dans les entreprises» et d'«encourager les femmes à porter plainte et mettre en place un cadre sécurisant» en cas de harcèlement ou de violences sexuelles, mais n'explique pas comment il mettrait son idée en œuvre, surtout quand il entend en même temps réduire le nombre de fonctionnaires. Dans une vidéo diffusée mardi sur Facebook, il annonce aussi vouloir améliorer l'hébergement d'urgence pour les femmes victimes de violences domestiques. Et, comme Emmanuel Macron, il propose de renforcer les amendes en cas d'insultes sexistes dans la rue ou les transports.
Une autre idée est d'augmenter le délais de prescription pour les crimes sexuels, ce que plusieurs associations réclament et que Benoît Hamon propose également, même si c'est déjà fait : une loi votée en janvier porte déjà la prescription des crimes de 10 à 20 ans (le programme a été écrit avant).
D'autre part, les mères célibataires devraient avoir un accès prioritaire aux logements sociaux et pouvoir déduire de leurs impôts une partie des frais de garde (ce qui est déjà le cas pour les parents mais pas spécifiquement pour les parents célibataires). Concernant le logement, c'est déjà le cas dans certains endroits, mais pas spécifiquement pour les mères célibataires (à Paris par exemple, toutes les familles monoparentales obtiennent des points supplémentaires dans le barême d'attribution des logements sociaux). On peut ne pas bien voir pourquoi, en principe, les mères seules seraient prioritaires sur les pères seuls, mais les premières étant largement supérieures en nombre (elles représentent 85% des familles monoparentales) aux seconds et souvent plus précaires, gageons que les rédacteurs du programme ont voulu les protéger particulièrement. Les mères célibataires seraient également prioritaires pour obtenir une place en crèche, ce qui est déjà un critère dans certaines villes, mais pas toutes. Bref, le candidat LR entend généraliser des dispositifs qui existent déjà ça et là, mais qui méritent d'être étendus.
François Fillon entend également mener une politique «volontariste et incitative d'accompagnement pour toutes les entreprises privées qui développent des crèches.» Mais sans préciser quelles seraient ces incitations ni leur coût éventuel. Autre idée, pas détaillée, en faveur des mères célibataires : créer des «dispositifs de formation conciliables avec (...) les contraintes des femmes seules».
Ses propositions moins convaincantes : Il fallait s'y attendre : ce n'est pas dans le programme de François Fillon que l'on trouvera quoi que ce soit sur le renforcement du droit à la contraception et à l'IVG. Plusieurs de ses idées consistent à simplement faire appliquer la loi déjà existante (comme sur l'égalité des salaires), sans expliquer comment il fera mieux que les précédents… De la même façon, certaines ne sont que des déclarations d'intention : «s'engager pour que les investitures politiques ne se décident plus par cooptation mais au mérite» (ok, mais comment ?), «appliquer une tolérance zéro du sexisme en politique.»… Il propose aussi d'augmenter les amendes «en cas de non respect des obligations paritaires par les organisations politiques.» Sauf qu'actuellement, les partis préfèrent payer les amendes que de s'engager réellement pour la parité ; on voit donc mal en quoi cela pourrait changer quoi que ce soit, surtout pour les partis bien dotés financièrement.
Enfin, l'une des difficultés principales de ce chapitre réside dans la proposition suivante : «effectuer dès l'école primaire un travail de pédagogie sur le respect des femmes avec la création d'un modèle inspirant d'égalité homme/femme.» La formulation, différentialiste, pose problème : il s'agit non pas de dire que les femmes sont égales mais qu'elles sont respectables. Or, elles ne le sont ni plus ni moins que les hommes, et les piédestaux n'ont jamais libéré les femmes...
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Benoît Hamon : pas très inventif mais volontariste et cohérent
Le 7 novembre dernier, il soutenait publiquement l'appel à la grève des femmes à partir de 16h34, heure où elles cessent théoriquement d'être payées si on rapporte leur salaire à celui des hommes. Le candidat de la plupart des socialistes et désormais des écologistes présente un programme pour l'égalité hommes-femmes cohérent et volontariste, bien qu'assez peu inventif.
Benoît Hamon aux Rencontres de l’UDECAM, avec des professionnels des médias et de la publicité, jeudi à Paris. Photo Denis Allard. Réa
Ses idées intéressantes : Contrairement à Emmanuel Macron, pour Benoît Hamon, l'égalité entre les hommes et les femmes n'a pas à reposer uniquement sur ces dernières. Il entend donc augmenter la durée du congé paternité en l'alignant sur le congé maternité postnatal (10 semaines), contre 10 jours actuellement. Et il ne se contente pas de réaffirmer le droit à l'IVG : il souhaite rouvrir des centres de planning familial sur tout le territoire (même s'il ne dit pas combien). Il propose en outre d'augmenter, sur l'égalité salariale, les sanctions légales en cas de non respect de cette règle (même s'il n'en précise pas les modalités).
Comme François Fillon, Benoît Hamon a dû entendre l'appel des associations plaidant pour l'augmentation du délais de prescription du viol : il propose de le faire passer de 10 à 20 ans pour les majeurs (il reste de 20 ans pour les mineurs). Or, en janvier 2017, une loi a porté la prescription de 10 à 20 ans pour les crimes, et les viols sont des crimes. Il faut néanmoins reconnaître que le programme a été écrit avant.
Autres idées intéressantes : création d'un service public de la petite enfance, permettant notamment aux femmes seules de pouvoir faire garder leur progéniture en horaires décalés, extension de l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples d'homosexuelles, doublement du budget du ministère des Droits des femmes. Enfin, Benoît Hamon entend créer un corps de lutte contre les discriminations, dont celles basées sur le genre ou l'orientation sexuelle, sur le même modèle que les inspecteurs des impôts ou de l'hygiène, qui «vérifiera régulièrement les pratiques des structures publiques et privées en matière de discrimination».
Ses propositions moins convaincantes : Sur la question des droits des femmes, Benoît Hamon a décidément des points d'accord avec le candidat LR. Il propose par exemple de pénaliser «plus sévèrement les partis qui ne respectent pas [la] parité dans les candidatures aux législatives par des amendes réellement dissuasives.» Or, on l'a dit, les amendes sont peu dissuasives pour les partis bien dotés financièrement. Il faudrait voir, donc, ce que le socialiste entend par «réellement dissuasives». Au reste, il est facile de présenter des femmes dans des circonscriptions non gagnables, pour coller à la loi sans trop se mouiller pour l'égalité réelle. Benoît Hamon entend aussi rendre publics les noms des entreprises qui ne respectent pas l'égalité salariale, comme Emmanuel Macron, sur le principe du name and shame, qui paraît assez peu efficace, surtout si les contrevenantes sont nombreuses (et donc noyées dans la masse).
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Jean-Luc Mélenchon : le plus ambitieux et transversal
Dans L'Avenir en commun, le programme de la France insoumise, l'égalité hommes-femmes est présentée comme un sujet non pas «moral» mais «social». Il y est question de «contraindre ceux qui ne veulent pas de l'égalité» et d'«abolir le patriarcat dans l'Etat et la société». Et les mesures présentées apparaissent comme les plus ambitieuses et les plus transversales.
Les vœux de Jean-Luc Mélenchon, le 5 janvier à Paris. Photo Boris Allin. Hans Lucas
Ses idées intéressantes : Contrairement à ses opposants dans cette élection, Jean-Luc Mélenchon détaille précisément la manière dont il compte s'y prendre pour arriver à l'égalité salariale : revalorisation des métiers occupés en majorité par des femmes, via notamment les grilles salariales, augmentation des sanctions financières et pénales pour les entreprises ne respectant pas ce principe (même s'il n'en donne pas les modalités précises, à l'instar de ses concurrents) et surtout possibilité d'interdire l'accès aux marchés publics à ces sociétés, et obligation pour les entreprises d'adopter un accord d'entreprise sur l'égalité hommes-femmes, ce qui n'est pour l'instant le cas que pour les entreprises de plus de 50 salariés sous peine de se voir infliger une pénalité financière.
Il entend également favoriser «des congés parentaux de durée identique entre les parents», même s'il n'en précise pas les modalités, créer un service public de la petite enfance, et s'engage pour le droit à la contraception, remboursée intégralement, et à l'IVG avec une volonté de «généraliser les Plannings familiaux». Il souhaite également «constitutionnaliser la non-marchandisation du corps humain et le droit à en disposer», et donc le droit à la contraception et à l'IVG. Il entend aussi «promouvoir des politiques de santé sexuelle et reproductive émancipatrice». Par ailleurs, le programme de la France insoumise prévoit, et c'est le seul qui se penche sur le sujet, que le changement d'état civil soit libre et gratuit, ce qui serait une bonne nouvelle pour les femmes transexuelles, dont c'est souvent la revendication.
Autres éléments intéressants : l'idée de donner le statut de réfugiée à «toute femme demandant l'asile parce que victime de violences sexistes, sexuelles ou lesbophobes», celle d'«interdire les déqualifications des violences sexuelles et refuser la médiation pénale en cas de violences sexuelles», l'idée de renforcer les dispositifs contre les violences faites aux femmes, notamment en renforçant la politique de logements prioritaires et d'hébergements d'urgence «pour les femmes en danger et garantir des mesures d'urgence telles que la mise à l'écart du domicile du conjoint violent» et en mettant en place des campagnes d'information et de sensibilisation «permanentes», celle d'adopter une nouvelle loi de lutte contre le sexisme. Jean-Luc Mélenchon, s'il ne précise pas quels moyens de coercition seront nécessaires pour y aboutir, souhaite aussi voir le sport féminin égal au sport masculin, en particulier en matière de diffusion télévisée. Enfin, deux débats qu'on ne tranchera pas mais qui ont le mérite de s'inscrire dans une pensée cohérente, l'abolition de la prostitution, et la gestation pour autrui que Mélenchon souhaite continuer d'interdire. Dans le premier cas, le livret thématique du mouvement sur l'égalité hommes-femmes liste les pistes suivantes : «suppression de toutes formes de répression à l'encontre des personnes prostituées, attribution de papiers à toutes les victimes de la traite et développement de véritables moyens financiers pour aider les femmes prostituées, avec des budgets suffisants, notamment pour financer les parcours de sortie du système prostitutionnel.»
Sa proposition moins convaincante : S'il fallait vraiment trouver quelque chose à redire, ce serait au chapitre «Une république laïque», où on trouve l'idée suivante : «refuser de rencontrer d'Etat à Etat ceux qui obligent nos ministres femmes à porter des accoutrements contraires à la dignité républicaine». Si l'on peut discuter l'intention, la mise en œuvre d'une telle décision, qui ne vise manifestement pas les costumes traditionnels, semble délicate au point de vue diplomatique.
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Marine Le Pen : les droits des femmes ? Kézako ?
Pour le programme du FN, cela va aller beaucoup plus vite.
A Fréjus, en septembre 2016, pendant les Estivales du FN. Photo Laurent Troude pour Libération
On sait le parti traversé de courant contraires sur les questions des droits des femmes et en particulier de leurs droits reproductifs (Marion Maréchal-Le Pen étant par exemple défavorable à l'IVG et en tous les cas à son remboursement alors que Marine Le Pen ne souhaite pas intégrer la question au programme). Ce n'est donc guère étonnant de ne retrouver, sur 144 propositions, qu'une seule concernant les droits des femmes. Et il faut croire que pour le FN, un peu à la manière de François Fillon, le principal problème des femmes en France serait «l'islamisme». Ainsi à la proposition de «défendre les droits des femmes», la lutte contre «l'islamisme qui fait reculer leurs libertés fondamentales» apparaît avant même la mise en place d'un «plan national pour l'égalité salariale femme/homme et [la lutte] contre la précarité professionnelle et sociale». Mesures qui du reste ne sont absolument pas détaillées, à l'instar de l'ensemble du programme du FN.