Ce n'est pas, loin de là, le volet le plus fourni de son «projet pour la France». Mais ce sera sans doute l'une des pages les plus scrutées du document programmatique qu'il a distribué à la presse ce lundi. François Fillon, empêtré depuis un mois et demi dans l'affaire d'emplois présumés fictifs de membres de sa famille, promet «de nouvelles règles sur la transparence de la vie publique».
Le candidat Les Républicains prône notamment «la publication obligatoire des liens de parenté entre les parlementaires et les collaborateurs, y compris en cas de recrutement croisé», c'est-à-dire lorsqu'un parlementaire embauche un membre de l'entourage d'un de ses collègues. Fillon ne va donc pas jusqu'à interdire les emplois familiaux, comme le préconisent ses concurrents Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Lors de sa conférence de presse du 6 février il avait pourtant reconnu que cette «pratique [était] désormais rejetée par les Français». «Ce qui était acceptable hier, à défaut d'être accepté, ne l'est plus aujourd'hui. […] Comme beaucoup d'autres parlementaires, j'ai agi selon un usage, certes légal, mais dont il est clair que nos concitoyens ne veulent plus», avait-il concédé.
Promesse vague
Une proposition a minima donc, d'autant que les parlementaires sont déjà tenus de préciser, dans leur déclaration d'intérêts – publiée sur le site de l'Assemblée –, les «activités professionnelles» exercées par leur conjoint ou leur conjointe – mais ils n'ont pas à le faire pour leurs enfants, par exemple.
Fillon suggère aussi d'«inciter les assemblées à réformer et à améliorer les mécanismes de contrôle de déontologie mis en place dans chacune d'elles». Une promesse plutôt vague, qui ne mange pas de pain. Et qui laisse encore une fois les mains libres à l'Assemblée nationale et au Sénat pour s'autoréguler.
Ce lundi, il a également fixé quelques règles pour son futur gouvernement s'il était élu. Réaffirmant son souhait d'une équipe «restreinte» de quinze ministres, il a également plaidé pour des cabinets aux effectifs limités à dix membres. Les ministres «seront choisis sur le critère exclusif de la compétence», a annoncé Fillon, qui fera aussi signer à ces derniers un «code de conduite». Parmi ces engagements - qui ne manquent pas de sel -, la collégialité, la solidarité gouvernementale, la prévention des conflits d'intérêts et la bonne utilisation des moyens publics.