Une petite semaine pour y croire encore. Après vendredi, les «petits» candidats à l'élection présidentielle - ils préfèrent souvent «libres» ou «indépendants» - sauront s'ils sont sauvés ou hors jeu pour de bon. Jusqu'à la clôture de la période de recueil des 500 signatures, tout le monde (et donc n'importe qui) peut se déclarer candidat.
Impossible, d’ailleurs, d’établir une liste exhaustive des aspirants présidents, tant elle fluctue depuis plus d’un an. On a dénombré près de 80 noms. Parmi lesquels celui de François Asselineau, dont on n’aurait pas parié qu’il serait au premier tour. Le leader de l’Union populaire républicaine (UPR) dispose pourtant des signatures nécessaires depuis la semaine dernière.
Chemin inverse pour le candidat d’un parti habituellement présent à l’élection présidentielle : Philippe Poutou du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui semble à la peine. Lors de la dernière mise à jour des parrainages, vendredi, il disposait de 245 paraphes validés. Le pointage de ce mardi - l’avant-dernier - pourrait donc s’avérer décisif, entérinant un peu plus la défaite à venir ou bien permettant l’espoir.
Pour la première fois cette année, le Conseil constitutionnel actualise la liste des parrains deux fois par semaine. Une nouveauté introduite par une loi d’avril 2016, au même titre que la publication de l’identité des élus qui apportent leur soutien à un candidat.
Loin devant Poutou, François Fillon (LR) fait la course en tête des qualifiés, avec plus de 2 000 soutiens, suivi, dans l’ordre, par Benoît Hamon (PS), Emmanuel Macron (En marche), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Nathalie Arthaud (LO), Marine Le Pen (FN) et François Asselineau (UPR). De son côté, Jean-Luc Mélenchon (la France insoumise) a annoncé samedi, lors de son déplacement à Rome, avoir atteint les 500 signatures.
En revanche, il en manquait, vendredi, une centaine à Jacques Cheminade, autre coutumier de l’exercice. En 1995 et 2012, le fondateur du parti Solidarité et Progrès était parvenu à se hisser jusqu’au premier tour, et avait recueilli, il y a cinq ans, 0,25 % des suffrages : avec 89 000 voix, il était un poids léger de l’élection.
En dessous, chez les poids plume - ceux dont les bulletins n’atteindront pas les isoloirs - se bousculent cette année beaucoup d’inconnus. Du plus farfelu - Super Châtaigne ou le Christ cosmique - au plus premier degré. Et c’est sans compter les politiques qui y vont en électron libre (Henri Guaino, Rama Yade, Jean Lassalle…).
Les candidats issus de la société civile disent constater l’échec des «gros» candidats et pointent l’image déplorable de la sphère politique. Ils font de ce mécontentement le carburant de leur engagement. D’autres sont plutôt portés par l’envie de goûter à l’exposition médiatique (modeste) réservée aux concurrents autodéclarés de Fillon et compagnie. Ils sont fleuriste, patron de PME, retraité, ingénieur… Certains se sont lancés il y a plus d’un an, armés d’un site internet et d’amis prêts à démarcher les élus. Comme les candidats des grands partis, ce sont très majoritairement des hommes.
Si, en comptant les qualifiés, 41 aspirants avaient obtenu au moins un parrainage vendredi, la plupart des «tout petits» étaient toujours à zéro.
[ Libération a choisi d’ausculter la candidature de trois d’entre eux. ]