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Campagne

Macron propose de rétablir un service militaire obligatoire d'un mois

L'annonce de cette conscription réduite à un mois a permis au candidat de faire oublier l'absence du ministre de la Défense lors de la présentation de son projet pour les armées.
Discours d'Emmanuel Macron sur la défense, samedi à Paris. (Photo Stéphane Lagoutte. MYOP pour Libération)
publié le 18 mars 2017 à 14h30

Une surprise pour compenser un grand absent. Emmanuel Macron qui présentait ce samedi à Paris sa future politique de défense en cas d'élection s'est engagé à rétablir s'il est élu, un «service national obligatoire et universel», encadré par les armées. Anticipant les possibles réactions hostiles d'une jeunesse pas forcément enthousiaste à l'idée de revenir au service militaire de papa, il a aussitôt précisé que ce dernier serait de «durée courte», un mois. Il concernerait les hommes comme les femmes qui devraient l'effectuer dans les trois ans suivant leur dix-huitième anniversaire. «Refonder le lien entre l'armée et la Nation est un défi moral et de civilisation» a précisé le candidat devant un parterre de réservistes, de généraux et d'élus.

S'il entre à l'Elysée, les choses ne traîneraient pas : après une période de concertation ce service militaire nouvelle formule ferait l'objet d'un projet de loi d'ici fin 2017. 600 000 jeunes par an y seraient astreints. «Il s'agit d'un véritable projet de société» a argumenté Macron qui espère par ce biais favoriser la mixité sociale. Ce sas républicain devrait aussi être mis à profit pour repérer l'illettrisme et proposer des remises à niveau aux appelés. «Je ne crois pas qu'il y aura de problème de perception dans la jeunesse» estime Stanislas Guerini, responsable d'En Marche et ses milliers de jeunes volontaires sur Paris présent dans la salle. «Il suffit de se souvenir des réactions de jeunes après le Bataclan, de leur volonté de s'engager pour la sécurité du pays. Ce qui est incroyable c'est que ce lien se soit autant distendu en un an et demi!»

«In concreto» pour reprendre une formule chère à l'ancien ministre, il pourrait ne s'agir là que d'un effet d'annonce vu le coût de l'opération, à savoir deux à trois milliards d'euros par an selon le candidat. D'autant plus que Macron précise que cette enveloppe viendrait en sus de l'objectif qu'il s'est fixé de porter le budget de la défense national à 2% du PIB au terme du quinquennat, soit une hausse de 50 milliards d'euros en cinq ans. Quoiqu'il en soit, elle vient à point nommer faire oublier l'absence de Jean-Yves Le Drian à cette présentation calibrée pour crédibiliser la stature de futur chef des armées de Macron. A défaut de pouvoir se prévaloir encore du soutien officiel du ministre de la Défense, le candidat a marqué leur proximité. Avant même d'entamer son discours, il a précisé s'être entretenu avec Le Drian appelé sur l'attaque à Orly, avant de lui rendre hommage à plusieurs reprises au fil d'une allocution aussi précise que technique, à l'évidence très inspirée par l'hôtel de Brienne.