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DESINTOX

Quand François Fillon niait tout lien avec Poutine ou la Russie

François Fillon et son bras droit Bruno Retailleau l'ont martelé : l'ancien premier ministre n'a jamais travaillé pour un quelconque client russe via sa société 2F Conseil. Sans préciser qu'il aurait été rémunéré pour organiser une réunion avec Vladimir Poutine, selon le «Canard Enchaîné».
François Fillon, au Palais Brongniart, à Paris le 21 février. (Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 21 mars 2017 à 19h28

Selon Le Canard Enchaîné, François Fillon aurait touché 50 000 dollars (46 000 euros) pour organiser une réunion entre le PDG de Total, Patrick Pouyanné, un milliardaire libanais, Fouad Makhzoumi et Vladimir Poutine. Sa société de conseil, 2F Conseil, aurait ainsi signé un contrat avec l'entreprise du milliardaire libanais pour que Fillon joue le rôle d'entremetteur et organise une rencontre en marge d'un forum international à Saint-Pétersbourg, en juin 2015.

Le 6 février dernier, à l'occasion de sa première conférence de presse sur l'affaire Fillon, l'ancien Premier ministre avait pourtant déclaré : «La liste de mes clients ne comprend aucune entreprise russe ni le gouvernement russe ni aucun organisme de ce pays. Et toutes les conférences que j'ai donné en Russie l'ont été à titre gratuite.» Une formulation qui permettait à Fillon d'être factuellement exact (sauf preuve du contraire, 2F Conseil n'a jamais eu de client russe) tout en omettant un détail important : il aurait donc été rémunéré pour organiser une réunion avec Vladimir Poutine.

Son bras droit, Bruno Retailleau, avait repris la même tournure que Fillon mais en se montrant finalement un peu moins prudent. «C'est pas l'Etat russe, c'est pas monsieur Poutine. Voilà. Y'a pas monsieur Poutine. Aucune entreprise, aucune organisation, et pas l'Etat russe», avait détaillé le sénateur de la Vendée, avant d'indiquer que la boîte de conseil de François Fillon n'avait «rien» à voir «avec la Russie», pressé par Jean-Jacques Bourdin.