«Je voterai Emmanuel Macron.» Ce matin sur BFM-TV, Manuel Valls a annoncé qu'il soutiendrait Emmanuel Macron, sans pour autant le rallier, notamment pour faire barrage à l'extrême droite. «Je ne veux juste prendre aucun risque face à l'extrême droite et je voterai donc Emmanuel Macron. Je prends mes responsabilités face à l'effondrement moral de la candidature de François Fillon, a-t-il ainsi expliqué. Ce n'est pas un ralliement, c'est un choix de raison.» Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur son engagement, en participant à la primaire, de soutenir son vainqueur, l'ancien Premier ministre a estimé que «l'intérêt du pays dépasse les règles internes d'un parti».
Un soutien qui ne passe pas chez les socialistes restés fidèles à Benoît Hamon. Le député des Bouches-du-Rhône Patrick Mennuci a ainsi interpellé Valls sur Twitter d'un très court mais cinglant : «Tu nous fais honte.» Même registre du côté de Karine Berger, députée des Hautes-Alpes : «Un seul adjectif ce matin pour qualifier le comportement de Manuel Valls : minable.»
@manuelvalls tu nous fais honte.@JJBourdin_RMC
— Patrick Mennucci (@patrickmennucci) March 29, 2017
La porte-parole du candidat PS, Aurélie Filippetti, a jugé la sortie de Valls «pathétique» : «[C'est un] mépris de la démocratie, piétinée par de mauvais perdants.»
Mais c'est Arnaud Montebourg, autre candidat défait à la primaire mais soutien de Hamon, qui a eu les mots les plus durs envers l'ancien Premier ministre : «Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls : rien. Ce que vaut un homme sans honneur.»
Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls : rien. Ce que vaut un homme sans honneur.
— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) March 29, 2017
La députée européenne de l'Ouest Isabelle Thomas a, elle, choisi une analyse plus politique (mais tout aussi cinglante) : «Bon voyage à droite, Manuel Valls. C'est triste, mais depuis le temps que tu en rêvais !»
De son côté, Benoît Hamon a expliqué qu'il n'était pas surpris sur le plateau de la matinale de France 2 : «Je savais, en gagnant la primaire avec un projet qui refuse les solutions qui échouent, que ceux qui ont échoué ne m'aideraient pas.»
Le ralliement de Valls n'a pas pour autant été reçu avec beaucoup plus d'enthousiasme côté Macron. Après avoir remercié l'ancien Premier ministre, le candidat d'En marche a réagi sur Europe 1 en insistant sur l'importance du «renouvellement des visages» et a laissé entendre qu'il ne gouvernerait pas forcément avec Valls.
[ Macron «remercie» Valls, mais prône le… ]
par libezap
Nouvelles réactions tout au long de la journée :
11 heures : Parmi les dernières réactions notables, une citation de Léon Blum tweetée par Pierre Moscovici, un communiqué de Jean-Christophe Cambadélis, où il se dit «triste» de la décision de Valls et appelle les socialistes «au calme», et un rappel de Martine Aubry.
"Les poisons sont parfois des remèdes, mais certains poisons ne sont pourtant que des poisons": Léon Blum, "à l'échelle humaine"
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) March 29, 2017
#Cambadélis "triste" du soutien de Valls à #Macron, appelle les socialistes "au calme" (communiqué)
— Véronique Rigolet (@verorigolet) March 29, 2017
Ma conception de l'honneur et de l'éthique démocratique a été de mettre toute mon énergie au service de la victoire de la gauche en 2012
— Martine Aubry (@MartineAubry) March 29, 2017