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«Pathétique», «minable» : les soutiens de Hamon descendent Valls et son vote Macron

Plusieurs responsables socialistes fustigent la décision de l'ancien Premier ministre de soutenir le candidat En marche, malgré son engagement pris lors de la primaire. En rivalisant de mots durs.
Benoît Hamon et Manuel Valls à l'issue du second tour de la primaire organisée par le PS, le 29 janvier à Paris. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 29 mars 2017 à 10h24

«Je voterai Emmanuel Macron.» Ce matin sur BFM-TV, Manuel Valls a annoncé qu'il soutiendrait Emmanuel Macron, sans pour autant le rallier, notamment pour faire barrage à l'extrême droite. «Je ne veux juste prendre aucun risque face à l'extrême droite et je voterai donc Emmanuel Macron. Je prends mes responsabilités face à l'effondrement moral de la candidature de François Fillon, a-t-il ainsi expliqué. Ce n'est pas un ralliement, c'est un choix de raison.» Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur son engagement, en participant à la primaire, de soutenir son vainqueur, l'ancien Premier ministre a estimé que «l'intérêt du pays dépasse les règles internes d'un parti».

Un soutien qui ne passe pas chez les socialistes restés fidèles à Benoît Hamon. Le député des Bouches-du-Rhône Patrick Mennuci a ainsi interpellé Valls sur Twitter d'un très court mais cinglant : «Tu nous fais honte.» Même registre du côté de Karine Berger, députée des Hautes-Alpes : «Un seul adjectif ce matin pour qualifier le comportement de Manuel Valls : minable.»

La porte-parole du candidat PS, Aurélie Filippetti, a jugé la sortie de Valls «pathétique» : «[C'est un] mépris de la démocratie, piétinée par de mauvais perdants.»

Mais c'est Arnaud Montebourg, autre candidat défait à la primaire mais soutien de Hamon, qui a eu les mots les plus durs envers l'ancien Premier ministre : «Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls : rien. Ce que vaut un homme sans honneur.»

La députée européenne de l'Ouest Isabelle Thomas a, elle, choisi une analyse plus politique (mais tout aussi cinglante) : «Bon voyage à droite, Manuel Valls. C'est triste, mais depuis le temps que tu en rêvais !»

De son côté, Benoît Hamon a expliqué qu'il n'était pas surpris sur le plateau de la matinale de France 2 : «Je savais, en gagnant la primaire avec un projet qui refuse les solutions qui échouent, que ceux qui ont échoué ne m'aideraient pas.»

Le ralliement de Valls n'a pas pour autant été reçu avec beaucoup plus d'enthousiasme côté Macron. Après avoir remercié l'ancien Premier ministre, le candidat d'En marche a réagi sur Europe 1 en insistant sur l'importance du «renouvellement des visages» et a laissé entendre qu'il ne gouvernerait pas forcément avec Valls.

Nouvelles réactions tout au long de la journée :

11 heures : Parmi les dernières réactions notables, une citation de Léon Blum tweetée par Pierre Moscovici, un communiqué de Jean-Christophe Cambadélis, où il se dit «triste» de la décision de Valls et appelle les socialistes «au calme», et un rappel de Martine Aubry.