Le renouvellement ? Un vent de fraîcheur ? Les arguments marketing pour vendre la «Révolution» Emmanuel Macron (c'est le titre de son livre-programme) jouent sur le registre de la nouveauté et de la jeunesse du candidat, qui fêtera ses 40 ans en décembre. Mais celui qui pourrait devenir le 7 mai prochain le plus jeune président de toute l'histoire de la République (à la place de… Louis-Napoléon Bonaparte, élu à 40 ans en 1848, quatre ans avant de devenir empereur sous le nom de Napoléon III) ne gouvernera pas seul. Et force est de constater que nombre de ses soutiens ne sentent pas le neuf.
Depuis quelques semaines, Libération a recensé les nombreux membres de «l'auberge espagnole de Macron» : des élus politiques et des représentants (marquants) de la société civile. Première évidence : l'ensemble est on ne peut plus hétéroclite, allant de Les Républicains à la gauche radicale, de Robert Hue à Philippe Douste-Blazy, en passant par Bernard Kouchner, Daniel Cohn-Bendit ou Jean Arthuis.
Très peu de jeunes à part Macron
Mais si l’on se penche sur l’âge des 166 membres recensés au mercredi 5 avril dans «l’auberge Macron», on remarque tout de suite une deuxième évidence : la jeunesse s’arrête plus ou moins à la figure du candidat.
Plus on monte dans les tranches d’âge, plus on retrouve de membres de la galaxie Macron… A peine deux qui ont moins de 30 ans, sept trentenaires, mais 48 sexagénaires et 51 âgés de 70 ans minimum : dit autrement, c’est en fait plus des trois quarts de «l’auberge» qui a passé le demi-siècle.
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Qu'Emmanuel Macron soit novice en politique et plutôt jeune pour un candidat à l'élection présidentielle en position d'être élu, soit. Mais difficile de dire que le mouvement qui l'escorte puisse bénéficier du même label «renouvellement» au vu de ces données. A peine 5% des membres de «l'auberge Macron» sont plus jeunes ou du même âge que l'intéressé. Plus de 60% étaient déjà nés quand la Ve République a été promulguée, en 1958. Ils sont même un peu plus d'un sur 8 à avoir pu voter à toutes les élections présidentielles ouvertes au suffrage universel, c'est-à-dire depuis 1965 !
La palme revient à Pierre Bergé, 86 ans. De l'autre côté du spectre, Emmanuel Toula, le jeune homme de 17 ans qui avait sauvé un enfant des flammes lors d'une manifestation de soutien à Théo en février.