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Libération
Analyse

Emmanuel Macron, garder la confiance

Le léger tassement de l’ex-ministre n’inquiète pas ses troupes, qui regardent du côté de la «cristallisation» des intentions de vote.
(Photo Romain Thieriot pour LIbération)
publié le 11 avril 2017 à 20h16

Après six mois en surrégime, la machine Macron semble grippée. Depuis dix jours, les intentions de vote en faveur du candidat En marche se tassent. Lui qui, fin mars, aimantait encore plus de 25-26 % des intentions de vote, ravissant alors à Le Pen la place de favori à la présidentielle, est retombé aux alentours de 23-24 %. Un score dont il ne décolle plus. Pas l'ombre, pourtant, d'un soupçon de panique dans les équipes de Macron. «On est serein, témoigne le porte-parole du mouvement, Benjamin Griveaux. On dévisse dans la marge d'erreur. Ce qui était prévisible avec l'émergence des petits candidats. Le seul élément véritablement nouveau, c'est la percée foudroyante de Jean-Luc Mélenchon sur le dos de Benoît Hamon. Mais je demande à voir ce qui se passera quand les gens vont découvrir son projet : 85 milliards d'euros de hausse d'impôts sur le quinquennat, plus que Sarkozy et Hollande réunis ! Bon courage.» Plutôt que les intentions de vote, c'est leur «cristallisation» que les conseillers de Macron surveillent comme le lait sur le feu. Durant de longs mois, ils ont redouté le pire, l'effondrement brutal, tant le socle de Macron semblait friable, plus de la moitié de ses électeurs potentiels déclarant pouvoir changer d'avis. Cette angoisse les quitte peu à peu. Mardi, la dernière livraison de l'institut Elabe pour l'Express confirme le mouvement amorcé dans la foulée des débats télé et la prestation réussie de Macron jeudi soir sur France 2 : 73 % de ses électeurs potentiels se disent désormais sûrs de leur choix, soit 6 points de mieux en une semaine.

Autre source de satisfaction, la vitalité du mouvement : c'est désormais 1 000 événements par jour que les militants d'En marche organiseraient un peu partout en France. Quant au nombre de tracts distribués depuis début décembre, il a franchi la barre des 45 millions… «Il faut faire campagne, aller voir les gens, arpenter les marchés, c'est comme ça qu'on gagnera, parie Griveaux. C'est ce travail de terrain, de conviction que reflète la cristallisation du vote en faveur de Macron.» Le candidat d'En marche accélère aussi dans la dernière ligne droite : à compter de son grand rassemblement à Bercy lundi, il prévoit un meeting par jour. Son objectif : sortir du premier tour en pole position.

Lire également pages 10-11.

photo Romain Thieriot