De sa rencontre avec Franz-Olivier Giesbert samedi, seuls deux extraits ont été diffusés avant d'être imprimés dans le Point, signant la stratégie de François Hollande : une attaque contre Jean-Luc Mélenchon, une allusion à Emmanuel Macron. «Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l'on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte», explique le chef de l'Etat, visant le leader de La France insoumise. Depuis qu'il a renoncé à sa candidature, Hollande consacre sa campagne électorale parallèle à mettre en garde contre le Front national. D'où sa toute dernière tournée - une à deux usines par jour jusqu'au 23 avril - pour démonter les idées de fermeture des frontières ou de sortie de l'euro, un «gros point commun dangereux» entre Le Pen et Mélenchon, dixit Hollande en petit comité. Mais sa sortie passe mal chez les certains socialistes. «Vu où on en est, ça n'a aucun sens de taper la gauche», soupire un conseiller de l'exécutif. «Le Président alerte sans arrêt sur le danger populiste à droite : il n'y a pas de raison de ne pas parler du danger populiste à gauche», riposte l'entourage de Hollande . En fait, associé au «besoin de renouvellement» qu'il sent dans le pays, le credo présidentiel contre Mélenchon a un furieux air d'appel à voter Macron. Sans le dire. Comme d'habitude.
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