Se lâcher. Et, sans jamais le nommer, critiquer Jean-Luc Mélenchon pour stopper l'hémorragie de ses électeurs, avant dimanche, vers le candidat de la France Insoumise. C'est lui, notamment, que Benoît Hamon vise lorsqu'on lui demande, comme à tous les autres, s'il a «un regret», ce jeudi soir, lors de l'émission de France 2 15 minutes pour convaincre : «Oui, répond-t-il. Aujourd'hui se succèdent des monologues. Pas un débat démocratique». «Choisir les journalistes. Choisir les questions [...] Ça c'est la Russie comme modèle. Ce n'est pas mon modèle», martèle Hamon, faisant cete fois référence à François Fillon.
«Pas envie qu’on joue avec l’Europe à la roulette russe»
Dès son introduction, le socialiste avait clairemnt choisi de cibler les positions de son ex-camarade socialiste. D'où le choix de sa carte blanche sur l'Europe. Hamon attaque d'une formule : «Je n'ai pas envie qu'on joue avec l'Europe à la roulette russe». Avant de critiquer la menace mélenchonienne d'un plan B en cas d'échec de sa négociation à Berlin : «Autant dire qu'on prépare la sortie de l'Europe». Le nom de Mélenchon n'est toujours pas prononcé mais c'est encore lui qui est ciblé : «On peut être un militant écologiste et j'en entends beaucoup, poursuit Hamon. Si cette conviction est sincère, elle ne peut pas faire l'impasse sur l'Europe».
Sur la Syrie, c'est à la fois Mélenchon, Fillon et Le Pen à qui Hamon fait référence : «Je ne hiérarchise pas l'horreur. Je ne dis pas Daech c'est pire que Bachar Al Assad qui gaze ses propres enfants». Avant ça, le socialiste a dû, de nouveau, s'expliquer sur son revenu universel et son rapport au travail - preuve que dans cette campagne, Hamon n'a pas réussi à imprimer ses propositions comme il l'avait fait dans la primaire. «Le seul candidat aujourd'hui qui améliore cette feuille de paie c'est moi», répète-t-il. Il tente, au bout de ses quinze minutes, un dernier appel aux électeurs de gauche et leur demande de se prononcer dimanche «en fonction de ce qui est bon» et «pas en fonction de ce que disent les sondeurs». Une ultime tentative d'endiguer le vote utile dont profitent Macron mais aussi Mélenchon.