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Analyse

Nicolas Dupont-Aignan, grand premier des petits candidats

Le souverainiste frôle la barre des 5 %, loin devant Lassalle (1,4 %) et Poutou (1,2 %). Asselineau (0,9 %), Arthaud (0,7 %) et Cheminade (0,2 %) ferment la marche.
Nicolas Dupont-Aignan à Yerres, ce dimanche. (Photo Patrick Kovarik. AFP)
publié le 23 avril 2017 à 22h06

Eux se présentaient moins pour être élus à la présidence de la République que pour irriguer la campagne de leurs idées. Ces «petits candidats» totalisent un peu moins de 10 % des voix au premier tour de la présidentielle, d’après les estimations d’Ipsos dimanche soir.

Nicolas Dupont-Aignan

Seul à frôler la barre des 5 % (synonyme de remboursement des frais de campagne), Nicolas Dupont-Aignan réalise un score bien supérieur à son résultat de 2012. Lors de la précédente élection, le candidat de Debout la France avait réuni à peine 1,79 % des voix au premier tour. La «surprise» que «NDA» prophétisait pour lui-même en début de campagne ne s'est pas réalisée, en tout cas pas au point de le hisser au second tour. Il parvient néanmoins à distancer les autres «petits candidats», catégorie qu'il aurait aimé quitter plus tôt dans la campagne.

Chantre d'une critique souverainiste et parfois complotiste de l'UE, Dupont-Aignan a concentré ses critiques sur la directive travailleurs détachés. Il a aussi fait des clins d'œil à l'extrême droite, se présentant comme une version «responsable» du FN, et usant, comme beaucoup d'autres, de la rhétorique antisystème. Lors de son dernier passage télé, le président de Debout la France a ainsi exhibé les SMS que lui avait envoyés le propriétaire du Figaro, l'industriel Serge Dassault, dans lequel celui-ci faisait du chantage pour qu'il retire sa candidature.

Jean Lassalle

Coutumier des actions choc, Jean Lassalle atteint 1,4 % des voix. Le député de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques a joué la partition du terroir, défendant les communes à qui il promettait plus de pouvoirs s'il était élu. Dans l'un de ses spots de campagne, Lassalle apparaissait en train de retourner la terre, torse nu, avec un motoculteur. Hormis les collectivités territoriales renforcées, le chef du mouvement Résistons, qui avait rendu visite à Bachar al-Assad en janvier, voulait retirer les troupes françaises présentes au Mali et au Proche-Orient. Il promettait aussi de nationaliser partiellement les entreprises du CAC 40 pour «lutter contre l'oppression financière». Marcheur non macroniste, ex-centriste n'ayant pas suivi son ancien compagnon de route François Bayrou, Lassalle s'était lancé dans un tour de France pédestre en 2013.

Philippe Poutou

Le candidat du NPA fait un score similaire à 2012 : il totalise 1,2 % des voix. Un résultat beaucoup plus faible qu'Olivier Besancenot en 2007 (4,08 %) et en 2002 (4,25 %). Poutou ancrait son programme dans la tradition du parti trotskiste : interdiction des licenciements, smic à 1 700 euros, réduction du temps de travail avec la semaine de 32 heures… Lors du débat télévisé du 4 avril, le salarié syndicaliste dans une usine Ford avait taclé ses concurrents et leurs casseroles, assurant que, lui, n'avait pas d'«immunité ouvrière».

François Asselineau

Le «Frexit» du candidat de l’Union populaire républicaine n’aura pas lieu, en tout cas pas avec lui. François Asselineau ne dépasse pas 1 % des suffrages, se glissant légèrement en dessous. Sa principale victoire aura donc été de réunir les parrainages, qu’il n’avait pas eus en 2012.

Nathalie Arthaud

La seconde candidate trotskiste fait un peu mieux qu’en 2012, en totalisant 0,7 % des voix au premier tour. Nathalie Arthaud est très loin des scores historiques de son parti, Lutte ouvrière, qui avait dépassé les 5 % en 2002.

Jacques Cheminade

Comme en 2012 et en 1995, Jacques Cheminade termine dernier du premier tour, avec 0,2 % des voix. Outre ses projets spatiaux et lunaires, le candidat de Solidarité et Progrès défendait une refonte du système financier.