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Pour Hollande, c'est (enfin officiellement) Macron

Le chef de l'Etat apporte son soutien à l'ancien ministre de l'Economie face à Marine Le Pen. Et il se garde de se prononcer sur les législatives ou l'avenir du PS.
François Hollande soutient sans surprise son ancien ministre pour le deuxième tour. (Photo PATRICK KOVARIK, MARTIN BUREAU. AFP)
publié le 24 avril 2017 à 17h16

Il a laissé passer la nuit mais sa décision était prise de très longue date. Lundi, François Hollande a officialisé son soutien à Emmanuel Macron pour le deuxième tour de la présidentielle, appelant à faire barrage au Front national le 7 mai. Le président a choisi la forme la plus solennelle pour expliquer son choix. Pas une déclaration à la volée en marge d’un déplacement mais un laïus officiel depuis l’Elysée, retransmis en direct par les chaînes d’information, un lundi en plein après-midi.

Au même moment, tous les ministres ont été rameutés à Matignon, pour suivre en direct le choix présidentiel. Barrage contre le FN, éloge de Macron ou carrément appel à lui offrir une majorité stable pour la suite, tous se demandaient ce week-end jusqu'où irait Hollande? Mercredi dernier, après le Conseil des ministres, ces derniers ont plutôt compris que le Président leur recommandait de rester premièrement groupés et deuxièmement au PS.

Guerre interne

Même s’il œuvre en coulisses pour que Bernard Cazeneuve prenne la tête de la campagne pour les législatives, François Hollande, comme la plupart des dirigeants socialistes, ne veut pas ouvrir tout de suite la guerre interne et les règlements de compte au PS.

En trois minutes, après avoir dénoncé le FN, «son histoire, ses méthodes», le président insiste sur «les conséquences qu'aurait la mise en œuvre de son programme sur la vie de notre pays». Un pouvoir d'achat définitivement amputé si Marine Le Pen est élue et sort de l'Europe, des emplois menacés, des exportations surtaxées, une remise en cause des libertés et des «principes de la République».

Urgent d’attendre

Bref, «face à un tel risque il n'est pas possible de se taire, pas davantage de se réfugier dans l'indifférence. Pour ma part, je voterai Emmanuel Macron [parce que] c'est celui qui défend le mieux les valeurs qui permettent le rassemblement», déclare le chef de l'Etat. Qui précise donc qu'il parle en son nom personnel et qui circonscrit son soutien au deuxième tour de la présidentielle. Pour la suite – les législatives, l'avenir du PS –, il est donc urgent d'attendre. Ce qui compte pour lui, président sur le départ, ce sont «l'unité de notre Nation et l'appartenance à l'Europe, des valeurs auxquelles j'ai scrupuleusement veillé depuis le début de mon mandat et que je compte défendre quelques jours encore».

A moins de deux semaines de la fin de son bail présidentiel, la déclaration de Hollande se déroule dans le cadre ultraformel des salons élyséens, avec pupitre et drapeaux. Comme une preuve ultime que l'issue que ce premier tour n'est pas un jour de joie pour lui, Hollande ne termine pas par son présidentiel «vive la République» ou «Vive la France», mais par un étrange «merci».