Après François Fillon et Alain Juppé, Nicolas Sarkozy proclame, lui aussi, qu'il votera pour Emmanuel Macron le 7 mai. Une décision attendue, venant d'un responsable politique qui a toujours désigné le FN comme l'adversaire numéro 1. L'ex-président prend acte de «l'élimination du candidat de la droite républicaine et du centre». «Un séisme politique», voulu par le peuple souverain et qui doit donc «être accepté comme tel». Il qualifie son vote de «choix de responsabilité», précisant qu'il ne vaut «en aucun cas» soutien au projet Macron. Il s'agit de faire barrage à celui de Marine Le Pen dont «la mise en œuvre de son projet entraînerait des conséquences très graves pour notre pays et pour les Français».
Comme l'avait décidé mardi soir le bureau politique de LR, l'ex-président insiste sur les élections législatives, qui donneront aux Français une nouvelle «possibilité de faire le choix d'une alternance véritable». Il oppose par ailleurs une fin de non-recevoir aux quelques élus LR qui, comme Nadine Morano ou Daniel Fasquelle, demandaient qu'il reprenne le leadership de sa famille politique. «J'ai décidé de me retirer de la vie politique active. Je n'ai pas l'intention de revenir sur ce choix».
«Extrême gravité»
Alors que le débat sur l'éventuelle participation de la droite à une coalition pro-Macron menace de faire exploser le parti de LR, Sarkozy ne prend pas parti sur ce point. Il se contente d'appeler «tous les responsables de la droite et du centre au rassemblement des énergies, des talents et des compétences. Tout autre comportement serait irresponsable. La division n'est pas une option face à l'extrême gravité de la situation de la France.»
Alain Juppé avait été beaucoup plus explicite, en posant les conditions d'une participation au «large rassemblement» que Macron doit selon lui «réussir». Il y met quelques conditions concernant le programme de réforme qu'il conviendra selon lui de «préciser». «J'attends qu'Emmanuel Macron restaure le crédit de la France sur la scène européenne et mondiale et qu'il donne à la jeunesse de France l'espoir d'une Europe et d'un monde nouveaux» conclut Juppé, appelant «tous les Français de bonne volonté à s'engager dans ce nouveau combat».